L’Espagne, championne du monde et d’Europe en titre, a eu les pires difficultés du monde à développer son jeu contre la Croatie, finalement battue et éliminée (1-0). Slaven Bilic avait bien préparé son coup. Décryptage.
Xavi pris à la gorge Depuis le début de l’Euro, Xavi n’est pas le vrai Xavi. Sans doute fatigué par une saison à rallonge, encore une, le cerveau du Barça réalise des fautes techniques inhabituelles et manque de fraîcheur. Les Croates l’ont bien senti et l’ont isolé sur le terrain. Très bas, il n’a jamais vraiment senti le jeu et a été bien pris par le repli des attaquants adverses et la position de Modric dans sa zone. Heureusement pour lui, Fabregas a amené son génie en fin de match sur un caviar dont il a le secret.
Un pressing très haut L’Espagne a tenté de mettre du rythme dans la première demi-heure, quelques fois avec réussite mais elle s’est globalement heurtée au premier rideau très compact des Croates. Formant une ligne serrée, dense, mobile et sans espace, ces derniers ont coupé un maximum de transmissions. Résultat, on a même vu les défenseurs tenter leur chance (Piqué, 11e). Un signe. C'est d'ailleurs Navas, pas le joueur le plus offensif sur la pelouse, qui a marqué le seul but de la rencontre.
Le coup de l’entonnoir Comme au Barça, la Roja a besoin de passer sur les côtés pour exister. Le problème, c’est qu’en face, les Espagnols sont tombés sur une équipe aussi technique et disciplinée qu’eux. Silva s’est épuisé à se recentrer pour faire oublier Xavi tandis qu’Iniesta n’a pas assez fait de courses sans ballon, base du jeu en mouvement de Del Bosque. Résultat, les contres se sont multipliés, notamment en seconde période et Casillas a sauvé la baraque à deux reprises. Sans lui, l'Espagne serait sortie.