Et maintenant la Coupe du Monde
La rédaction

Le Grand Chelem réalisé par l'équipe de France n'est pas un aboutissement. C'est sans doute la première mission réussie d'un commando en formation pour la conquête de la Nouvelle Zélandela Web Ellis Cup en 2011. Nous savons tous que la quête du Graal ne sera pas une mince affaire. La savante recette que les Blacks ont su concocter depuis des années, en mélangeant le flegme des colons britons à la folie créative des maoris, nous offre un rugby spectaculaire, efficace et souvent parfait. Pour espérer les vaincre, sans oublier de battre auparavant les autres équipes de l'hémisphère sud et quelques outsiders opportunistes, il faudra se présenter dans d'excellentes conditions. Avec, comme meilleure arme, notre propre personnalité. Sans oublier notre imprévisible « French Flair » qui restera toujours le super joker nécessaire à l'heure du moment exceptionnel : celui qui nous autorisera enfin à souleverla Webb Ellis Cup.

Trinh-Duc, dignes des grands stratèges Pour commencer, il fallait aller cueillir cette belle rose piquée d'une envie débordante de « bouffer » du frenchy. Ces très nobles Anglais nous ont pris à notre propre jeux. C'est à l'inverse par une maîtrise colossale et toute britannique de l'ensemble du match, que nos fiers coqs ont encore étoffé leur maturité, se rajoutant au passage, grâce à François Trinh-Duc, la cartouche d'un jeu au pied digne des grands stratèges. J'insiste un peu car, c'est paraît-il le reproche qui est encore fait à ce véritable ouvreur, joueur de rugby et lanceur d'attaque. Demandez aux centres et aux ailiers ce qu'ils pensent de ce genre de « rampe de lancement ». Encore faut-il avoir été livré de bonnes munitions, merci Morgan, et..., que dire de nos avants ? « Nos gros » ont vraiment tenu la baraque. Comme à l'époque de « la bande à Tadj » au Racing, où nous n'avions pas l'angoisse des fins de match. J'ai eu la même sensation avec les hommes de Dusautoir. Les fines bouches ne se contenteront pas de cet exploit...

Je veux bien leur donner raison, si ces exigeants pensent comme moi qu'il faut dès aujourd'hui avoir l'ambition de se mettre dans la tête que, non seulement le voyage en Nouvelle-Zélande ne sera pas d'agrément, mais surtout l'occasion incroyable et unique d'aller gagner la plus belle des coupes du monde. Ce genre de rêve vous donne en général beaucoup d'énergie pour absorber les entraînements quotidiens, et même, s'en rajouter quelques perso supplémentaires. Messieurs les Bleus, par ce grand Chelem, vous vous offrez notre respect, mais vous venez aussi de vous payer le luxe de rêver très fort à quelque chose de possible : gagner enfin la coupe du monde. Merci de nous faire partager ces émotions .Ah oui, j'oubliais : je voudrais également saluer l' impeccable et toute normale tenue du public français lors de la tentative de pénalité de Johnny Wilkinson. Ce «silence Twickenhamien» est tout à l'honneur du rugby en général.