Si Didier Deschamps se creuse la tête pour aligner une équipe compétitive malgré les blessures face au Japon et l’Espagne, Vicente Del Bosque, son homologue ibérique, est en proie aux mêmes soucis. Ou presque.
Entre blessures, abondance de biens, et choix tactiques, le sélectionneur de l’Espagne essaye de composer une équipe à même de prendre les 6 points en jeu à Minsk face à la Biélorussie. Avant de défier, à Madrid, 4 jours plus tard, les Bleus de Deschamps.
Un choix délicat en défense centrale Del Bosque est préoccupé, il doit reconstruire une charnière centrale. En effet, en l’absence du soyeux Gérard Piqué et du rugissant Carles Puyol, l’ancien entraîneur du Real doit trouver un compère à Sergio Ramos en défense. Déjà blessé à l’Euro, Puyol avait été remplacé par Ramos, recentré et diablement impérial à ce poste. Entre les interventions musclées du Madrilène et la technique du Barcelonais, c’est une doublette de rêve qui a porté l’Espagne vers le sacre. Pour palier ce manque, l’entraîneur a plusieurs solutions. La plus naturelle est de faire confiance à Raul Albiol. Habitué du groupe et des compétitions internationales, il a l’avantage d’être un ancien du Real et de connaître Sergio Ramos (à défaut d’avoir souvent joué avec lui). Calme et sans fioritures, il est capable d’assurer le minimum. Le joueur de Benfica n’est pas une pointure mondiale mais il est propre. Seul bémol, la qualité de relance qui serait moins bonne. D’où les autres options étudiées. La première consisterait à faire jouer Javi Martinez en défense. Le néo-bavarois est un technicien hors pair, évoluant en milieu de terrain mais que Marcelo Bielsa avait envoyé en charnière avec Bilbao. Il serait donc capable d’assurer la tâche en garantissant des sorties de balles limpides. Mais Del Bosque semble penser à autre chose, faire descendre d’un cran Sergio Busquets. Selon la presse espagnole, cette option tiendrait la corde. Agressif, intelligent tactiquement et largement sous-coté techniquement, la vigie du Barça aurait un profil adéquat. Surtout, l’Espagne a les moyens de le remplacer au milieu. Soit Javi Martinez prend sa place poste pour poste, soit Xavi descend d’un cran et Xabi Alonso aurait alors un rôle plus défensif. Cazorla venant alors assurer la création avec Silva et Pedro. Un problème de riche à vrai dire.
Pourquoi se passer d’un 9 ? Des questionnements de riches que se pose aussi le sélectionneur de la Roja en attaque. Del Bosque avait innové en jouant sans attaquant référent en pointe sur beaucoup de matchs. Fabregas venant alors prendre le poste d’attaquant libre, participant au jeu au milieu. Cette stratégie avait perturbé les adversaires car l’Espagne y confisquait le ballon. Avec Xavi, Silva, Iniesta et Cesc, la qualité de conservation était grandiose et les accélérations létales, après de longues séquences de construction. Selon Marca, ce pourrait être la formule choisie face aux Bleus, comme lors du quart de finale de l’Euro.
L’Espagne craint depuis toujours la qualité athlétique des Bleus. Et avec les blessures, Didier Deschamps pourrait renforcer son milieu avec Matuidi, Capoue, Cabaye (ou Sissoko). Pour contrer cette opposition, Del Bosque pourrait alors choisir un créateur en plus (Fabregas), qui jouerait en « faux 9 », afin d’annihiler l’option tactique de son homologue. En tout cas, les rumeurs semblent tendre vers cette composition en attaque. Du moins contre la France. Car contre la Biélorussie, un attaquant type pourrait jouer, pour apporter plus de vitesse face à une défense lourde, et une équipe qui se projettera vite vers l’avant. A l’image de ce qu’elle a montré en France. La qualité de jeu en profondeur d’un Torres ou Soldado serait une arme redoutable, face à cette adversité. Del Bosque craint un réveil des Français (Benzema et Ribéry en tête), et il ne prendra aucun risque. Embarras du choix certes, mais embarras quand même.
La première compo possible:
La deuxième compo possible :
Par Ryad Ouslimani