Bien connu du public français au RC Lens, El-Hadji Diouf est resté fidèle à lui-même. L’attaquant sénégalais se livre sans concession dans les colonnes de L’Equipe et n’hésite pas à tacler à tout va.
« Les gens jugent sans me connaître »
En signant à Leeds United cet été, El-Hadji Diouf vient de s’engager avec son troisième club en deux ans. Une instabilité chronique que l’attaquant sénégalais de 31 ans ne craint pas, même si de nombreux tabloïds n’ont pas hésité à mettre en avant son côté bad boy : « Il y a beaucoup de gens qui me jugent sans me connaître […] Alors mon image, vous savez… En fait, les gens me jugent sur mon look, mes tatouages, mes voitures… », explique l’ancien buteur lensois qui ne comprend pas ce type de caricature : « J’ai fait des choses mais certains font pire. Je suis une cible facile. D’accord, j’ai blessé des gens. Et je le regrette. Après, on m’a collé une image de bad boy, je dois « dealer » avec. Bad Boy ? Ca me fait marrer…Je laisse ma trace partout où je passe ». Cette réputation continue de lui coller à la peau outre-manche et a même pu lui jouer des tours par le passé.
Le podium CR7-Diouf-Barton
A l’occasion d’un sondage réalise en 2009, 2500 adeptes de la Premier League ont eu l’occasion d’élire le joueur le plus détesté du championnat. Sans grande surprise, l’ancien attaquant de Manchester United Cristiano Ronaldo était arrivé en tête suivi d’El-Hajdi Diouf et d’un visage que l’on commence à connaître chez nous, Joey Barton : « Franchement, c’est magnifique, annonce Diouf. Cristiano et El-Hadji Diouf ! C’est le foot qui parle. Pour quoi on n’aime pas Cristiano ? Parce qu’il est très fort, qu’il dit qu’il est très beau, qu’il se sent le plus fort ? Il croit en lui. Ce sont ceux qui ne croient pas en eux qui polémiquent ». Et si l’international sénégalais semble avoir une excellente image de CR7, il se montre bien moins élogieux envers certains membres des deux équipes qui ont compté pour lui auparavant : Liverpool et la sélection nationale.
« Je l’avais mis à l’amende »
Passé par Liverpool entre 2002 et 2004, Diouf s’explique sur ses différents avec le capitaine des Reds, Steven Gerrard : « Je l’avais mis à l’amende et ca n’a pas plu. Je le respecte comme footballeur, mais il n’y a pas plus égoïste que lui. Il préfère que Liverpool perde et qu’il marque. Il se fout des autres, j’ai parlé avec des grands de Liverpool et personne ne peut le blairer », explique t-il sans détour. Même son de cloche concernant les instances dirigeantes du football sénégalais, qui connait actuellement des jours très durs : « Nos dirigeants sont des tocards, et je ne veux pas travailler avec eux. Mais je ferai tout pour mon pays. Autour du président de la Fédé, ce sont des moutons. On a des bouteilles d’eau, pas des entraîneurs », explique Diouf, qui aimerait voir une ancienne grande figure de l’OM prendre les choses en main : « Je dis au président de la République qu’il faut confier le sport sénégalais à Pape Diouf. Il peut faire les beaux jours du pays en étant ministre des Sports ». 9 ans après son départ de Lens, Diouf n’a donc pas pris une ride. Le genre de caractère qu’on a désormais tendance à regretter aux alentours du stade Félix-Bollaert.
Par Guillaume de Saint Sauveur