Dementir le mot dement pour qui ment
La rédaction

A Bordeaux, en ce moment, tout le monde dément. Dément autant qu'il ment. Au sujet des Bleus, évidemment. A propos du duo Marveaux-Briand, forcément, qui nous a fait tant de mal Route de Lorient.En chœur, Triaud, Blanc, les deux présidents, nous mentent effrontément. Et on s’inquiète, forcément. Pour moi comme pour Bordeaux, visiblement, le choix des mots est important. Inconsciemment, en adoptant une stratégie bien différente de ce qu’a tenté Jean-Claude Dassier, Jean-Louis Triaud a pourtant, c’est mon sentiment, mis de l’huile sur le feu dans le dossier Blanc. Alors que dans notre rédaction, nous sommes déjà assurés que le Président signera avec l’équipe de France à la fin de la saison (information trop peu reprise à notre goût, alors qu’elle avait une semaine d’avance sur la soi-disant bombe du Parisien, soit dit en passant), le discours du président Triaud : « rumeur infondée », « information farfelue », est bien trop significatif de l’homme qui ment. Jean-Claude Dassier a pris le parti de laisser la porte ouverte à Didier Deschamps, prenant même le risque d’être accusé de président incompétent incapable d’affirmer un attachement à un coach auquel il est censé tenir amoureusement. Mais au final, la polémique Deschamps est retombée, pas celle de Blanc. Démentir, le mot dément pour qui ment… Dans les travées de la Route de Lorient, Laurent Blanc n’a pas fait autrement. Refusant de trouver inquiétant qu’une équipe, sept places derrière au classement, nous fasse passer un aussi sale moment, il a tenu bon au moment de dresser le bilan. « Erreurs individuelles » « 65% de possession de balle » « Je ne mettrai pas la défaite de ce soir sur le compte des rumeurs de la semaine passée ». Rien d’alarmant, selon le Président. Et d’en remettre une couche, le lendemain, préférant lancer le débat sur l’envoi d’une CFA à Lorient plutôt que sur deux matches (Boulogne et Rennes) où les Girondins n’auront rien montré d’un champion omnipotent. Démentir, le mot dément pour qui ment… Et au final, pour quel bilan ? Ni Triaud, ni Blanc, n’ont vraiment été rassurants. On pense toujours que Blanc sera le patron des Bleus dans un an, et l’hégémonie des Girondins, sur le terrain, est désormais contestée comme rarement. Sur le moment, la vérité fait rarement du bien à celui qui l’entend, mais Messieurs Triaud et Blanc, démentir, je vous le dis encore une fois, est un mot dément pour qui ment. Car le temps fait toujours son œuvre. Au final, on vous démasque, forcément.