Fraîchement débarqué à la tête du Stade Rennais, Patrick Le Lay a confessé ne pas connaître grand chose au football. Il peut toutefois prendre exemple sur certain de ses confrères, loin d'être des flèches et pourtant toujours en place.
A tous ceux qui rêvent de prendre la présidence d'un club, cette fois c'est clair : devenez journaliste ! Enfin, munissez-vous d'une carte de presse... Michel Denisot, Charles Bietry, Christophe Bouchet, Pape Diouf, Robin Leproux ou encore l'inénarrable Jean-Claude Dassier sont tous passés par des rédactions de presse ou de télévisions. Tout comme Patrick Le Lay, nouveau patron du Stade Rennais. L'ancien PDG de TF1, fondateur de TV Breizh, vient de succéder à Frédéric de Saint-Sernin, démissionnaire pour raison de santé. Et dans un entretien accordé au journal Ouest-France, il joue franc-jeu. « Lorsque je suis arrivé à la tête de TF1 en 1987, je n'étais pas non plus un spécialiste de télévision. Donc, c'est comme tous les métiers, ça s'apprend. » Pour ses premières déclarations, Le Lay a vu juste. Pour la suite, il pourra s'inspirer de ses confrères.
JOUE-LA COMME DENISOT Michel Denisot a marqué l'histoire du Paris Saint-Germain. Sous les ordres du présentateur TV, le PSG a vécu ses plus belles heures. Parce que Michel connaissait le football... Mais surtout parce qu'il avait une grande proximité avec l'actionnaire principal, Canal+. A défaut de connaître les rouages du football de haut-niveau, Patrick Le Lay devra faire-valoir sa bonne entente avec François Pinault. S'il a accepté de prendre la présidence des Rouge et noir, c'est essentiellement par amitié pour la famille Pinault. « J'ai dit oui car je ne refuse jamais rien à François Pinault ».
OUVRE-LA COMME PAPE Le point fort de ces "journalistes", c'est la communication. Homme de presse, ils ont tous baigné dans l'art de faire parler les autres. Ils savent donc que chaque mot est un choix et que chaque phrase a des conséquences. Pape Diouf, avec l'Olympique de Marseille, avait toujours la déclaration juste, le ton adéquate et le verbe pour faire la différence. Patrick Le Lay devra s'inspirer de ses sorties musclées face aux joueurs, de ses interventions choisies face caméra.
- Attention, c'est aussi souvent une histoire de timing. A l'image des dirigeants parisiens du moment... Robin Leproux, puis Sébastien Bazin, se sont tour à tour fachés tout rouge. Malheureusement un peu tard. Parler, c'est bien. Mais au bon moment, c'est mieux.
FERME-LA COMME DASSIER A son arrivée, Jean-Claude Dassier a dit ceci : « Quand on a géré PPDA, on peut gérer Niang ! » Ce n'est pas la seule connerie qu'aura prononcé J-C depuis qu'il a pris les rênes de l'Olympique de Marseille, mais Patrick Le Lay est prévenu : la plupart du temps, il vaut mieux se taire. C'est à la mode que de nommer des gens dans des domaines qu'ils ne maîtrisent pas – Rama Yade sera ce dimanche sur le canapé de Michel Drucker – mais le nouveau président breton a eu le mérite de prendre les devants en confessant qu'il était novice.
- Attention, toutefois, à ne pas trop prendre confiance. Régulièrement, cette saison, Jean-Claude Dassier a cru qu'il était dans le coup et s'est laissé aller. Pour la qualification en finale de Coupe de la Ligue, J-C est entré dans le vestiaire et indiqué aux joueurs qu'il triplait la prime. Problème, le tarif championnat (1 000) n'est pas le même qu'en Coupe de la Ligue (5 000). Heureusement, José Anigo avait rectifié le tir...Mémorable.