Dans la peau de Contador
La rédaction

Alberto s'est fait "gauler" pour dopage, comme la quasi totalité des derniers vainqueurs du Tour de France. Pour comprendre, je me suis glissé dans sa peau, l'espace d'un instant.

Si on m’avait dit un jour que j’écrirais un article en rapport avec le cyclisme… Pour ne rien vous cacher, je n’ai jamais aimé ce sport, ou su l’aimer devrais-je dire pour ne pas froisser certains confrères : des grandes bouches fans de la Grande Boucle (Antoine Simmoneau se reconnaîtra). Et à la différence de Bruno Roger-Petit par exemple, je n’ai pas attendu les affaires sur le dopage pour m’en désintéresser. Au contraire, c’était même la seule et unique raison pour daigner y jeter un coup d’œil. Voyeurisme ? Affirmatif. Mais cette petite déviance n’est rien au regard du cynisme incroyable entourant ce sport. Et dieu sait pourtant si, à l’inverse du cyclisme, je m’adonne au cynisme sans compter mais il faut reconnaître que Desproges a trouvé des héritiers…

Jambes épilées, bronzage bi-gout, tenue ridicule

Mais je n’ai même pas envie de jeter la pierre cette fois sur les cyclistes et je vais même faire preuve d’une empathie totale à leur égard en me glissant dans la peau de l’un d’entre eux. Au hasard, celle de Contador. Je m’appelle Alberto et, une fois passée la surprise d’avoir les jambes épilées, le bronzage bi-gout et cette tenue ridicule, le premier sentiment qui me vient est la tristesse. Pas celle de s’être fait « gauler », ça arrive à tout le monde et ce n’est pas qu’une expression toute faite dans le monde du cyclisme. Non, je suis triste quand je repense à toutes mes victoires, à toutes ces accolades, à tous ces sourires avec au fond de moi, non pas le sentiment d’avoir triché car c’est ne pas se doper qui serait tricher aujourd’hui, mais que tous ces moments de joie apparente étaient gâchés par la peur, ou peut-être l’intime conviction qu’un jour, ça s’arrêterai brutalement. Je connaissais déjà la fin du film… D’ailleurs, les excuses bidon que j’ai sorties en conférence de presse, la larme à l’ œil, on les avait déjà écrites avec mon avocat après ma première victoire en 2007, au cas où…

Non, vraiment, le cyclisme, c’est pas ma came pour rester dans le jargon du vélo, enfin, du dopage…