Menés, les Nerazzurri ont contenu le Barça en le mangeant physiquement (3-1). La bataille tactique entre Josep Guardiola et José Mourinho a tourné à l'avantage du second, qui laisse 17% de chances aux Catalans de se qualifier.
Un pressing très bas La tactique, utilisée par le Rubin Kazan et Stuttgart (en 8es à l’aller), avait été payante. L’Inter Milan a laissé venir les Blaugrana avant de les piquer en contre. Si les Barcelonais ont réussi à trouver le chemin des filets très tôt sur un superbe déboulé de Maxwell conclu au point de penalty par Pedro 0-1, 19e), la tactique du «laissez venir» a fait son chemin au fil des minutes. Plus le match avançait, plus la densité physique des Interistes (Cambiasso, Motta, Pandev) a pris le pas sur la qualité technique de leurs adversaires. Les occasions des Blaugrana, car il y en a eu, ont trouvé un Julio Cesar en état de grâce sur leur route. Ou Samuel, décisif devant Piqué (88e). A noter également que l’arbitre portugais ne les a pas aidés (voir plus bas) en oubliant un penalty sur Alves en fin de match.
La gestion du cas Messi Déjà émoussé le week-end dernier face à l’Espanyol Barcelone (0-0), le Ballon d’Or s’est borné à vouloir passer dans l’entonnoir. Le placement judicieux du droitier Zanetti comme latéral gauche a obligé Messi à souvent permuter avec Pedro et laisser la profondeur du couloir à Alves. Presque transparent en première période, l’Argentin a été confronté à la rugosité des axiaux Lucio et Samuel, toujours prêt à mettre le pied. Il a donc tenté de tirer son épingle du jeu de loin, notamment sur cette frappe repoussée des deux poings par Julio Cesar (53e). En pénétration pure, il a eu du mal.
L’isolation de Xavi Là aussi, le milieu dense de l’Inter a permis d’isoler Xavi dans sa zone la moins offensive. Du coup, c’est tout le jeu du Barça qui a grincé. Les Catalans ont proposé peu de jeu en mouvement, des attaques placées à 5 ou 6 touches de balle et ont souvent joué arrêté, sans vitesse. C’est trop peu pour emmener la fluidité habituelle. Les quelques coups de patte de Xavi ont été téléguidés «dans la boîte» et ont fait le jeu de la charnière Lucio-Samuel, bien fournie en centimètres (1,87 pour le Brésilien et 1,84cm pour l’Argentin).
Devant, l’entente parfaite Devant, sans surprise, ça a éclaté. La vitesse d’Eto’o, conjuguée au vice de Milito et la précision de Sneijder a fait merveille. A 0-0, déjà, Milito (lancé par Eto’o) aurait pu filer au but en solo si l’arbitre ne l’avait pas signalé hors-jeu, à tort. Les occasions franches ont été moins rares que prévu et l’égalisation de Sneijder a conclu une action d’école où tous les éléments du trident offensif ont joué leur partition (1-1, 30e). Le deuxième but, également très fluide, a mis en vedette Maicon sur une passe décisive de Milito (2-1, 49e). En pleine euphorie, les Milanais ont étoffé leur avance sur un nouveau but bien construit mais entaché d’une position de hors-jeu de Milito (3-1, 61e). L’Argentin a clairement été l’homme du match, avec deux passes décisives et un but. Puyol, écœuré, en prendra un carton jaune et sera suspendu au retour au Camp Nou. Encore une fois, il obligera Guardiola à revoir sa défense centrale.Il n'avait pas forcément besoin de ça, lui qui va passer 14h de bus et une nuit blanche pour rentrer en Catalogne.