Cabaye : « Si c'était pour l'argent, je serais en Russie »
La rédaction

Vous avez prouvé aux sceptiques qu’on pouvait s’imposer en équipe de France en portant le maillot de Newcastle…(rires) J’en ai beaucoup entendu quand j’ai annoncé que j’allais à Newcastle. Je ne peux pas empêcher les gens de parler, ça fait partie de la vie, du métier. Moi, je n’ai jamais douté. Je veux que les gens comprennent bien que, même en restant à Lille, je n’avais aucune certitude d’être appelé à chaque fois en équipe de France. L’Angleterre, c’est le meilleur championnat du monde. Je suis très content de mon choix et je ne regrette rien.

Et quand vous entendez que vous avez fait ce choix pour l’argent ?

Ca m’a fait rire. Ce sont des paroles faciles et blessantes gratuitement. Je ne suis pas quelqu’un comme ça. J’ai eu l’opportunité de jouer dans un bon club de Premier League, je ne voulais pas laisser passer cette occasion. Certes, ça me permet de passer un palier financièrement mais ce n’était pas la priorité. Après si j’ai un bon salaire, c’est peut-être parce que j’ai de bons agents (rires). Les gens peuvent dire du mal, ils peuvent dire ce qu’ils veulent mais si dans leur boulot on leur proposait de partir pour un meilleur salaire, j’aimerais bien savoir ce qu’ils feraient. Toi, aujourd’hui, tu es au 10 Sport mais si tu as une meilleure offre et qu’on te propose plus d’argent et de meilleures conditions de travail ailleurs tu fais quoi ?

Je reste au 10 Sport quoi qu’il arrive, en revanche si j’étais à votre place, quitte à prendre de l’oseille, j’aurais signé avec Eto’o à Anzhi Makachkala…

(rires) Voilà si j’étais vraiment parti pour l’argent, je serais parti en Russie, en Ukraine. Mais là, je joue en Premier League quand même ! Les gens parleront toujours, on ne peut pas plaire à tout le monde. Newcastle m’offre la possibilité de jouer dans le championnat anglais, ce n’est pas rien.

Certains vous voyaient peut-être dans un club plus médiatisé comme Arsenal par exemple…

Mais, tout simplement, je n’ai eu que Newcastle cet été. Tous ceux qui pensaient que j’allais signer à Arsenal… Il n’y a jamais rien eu, je n’ai jamais été en contact avec qui que ce soit dans ce club. Ils ont pris des renseignements et puis c’est tout. La seule personne que j’ai eue au téléphone, c’est le coach de Newcastle (Alan Pardew). Son discours m’a énormément plu, tout simplement. Avec Lille, nous avons eu la chance de gagner le championnat et la Coupe de France, c’est très bien, j’en suis très heureux. Ces dernières saisons, on m’annonçait à droite, à gauche mais le marché a fait que je suis resté. Le destin a voulu que je reste et, cet été, c’est la première fois que j’ai une offre de contrat dans les mains. Je ne voulais pas refuser ça et me retrouver encore sur le marché avec le risque de faire la saison de trop à Lille.

Quelles sont vos premières impressions sur le championnat anglais ?

Ici, j’ai une dizaine de matchs de niveau Ligue des champions par an. On joue dans des stades pleins avec une vraie ferveur. Cet été, on a fait un match amical chez une division 5, il y avait 9000 personnes dans le stade et 6000 fans de Newcastle avaient fait le déplacement. Quand tu vois ça, tu te dis que ce n’est pas le même métier. Quand tu sens ce soutien derrière toi, tu es jamais fatigué sur le terrain, ils te poussent à courir encore plus. Franchement, je m’éclate ici. Il va falloir compter sur nous cette saison, on a l’effectif pour faire de grandes choses.