Betsen Entraineur Une option
La rédaction

Serge Betsen a prolongé d'une saison son contrat avec les London Wasps. Le troisième-ligne français (36 ans, 63 sélections) espère conquérir un dernier titre avant de tirer sa révérence. Il évoque également les Bleus et son après carrière.

Serge, vous avez décidé de poursuivre l'aventure avec les Wasps une année de plus. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de ce choix ? Quand j'ai signé aux Wasps en 2008, je m'étais engagé pour deux ans, plus une année en option. Les dirigeants sont contents de mes prestations et moi, ça me plait d'être ici. J'ai donc saisi l'opportunité de poursuivre l'aventure une année de plus. Mais ce sera la dernière!

N'avez-vous pas songé à revenir en France? Si bien sûr, ça faisait partie des possibilités qui s'offraient à moi. J'ai eu des contacts. C'est la raison pour laquelle les discussions ont été un peu longues.

De plus en plus de joueurs anglais viennent en France. Ne craignez-vous pas que le championnat anglais soit moins attractif ? Non. Le championnat reste très compétitif. Il est très difficile et toujours très serré. Et si j'ai refusé Toulon il y a deux ans, c'est que je souhaitais également vivre une autre aventure, pas que purement sportive. Et j'ai trouvé entière satisfaction ici à Londres. Par rapport au challenge sportif, mais aussi à l'après rugby. Et en prolongeant d'une saison, je vais au bout de ma démarche.

Est-ce à dire que vous réfléchissez à une carrière d'entraîneur ou de manager une fois que vous aurez mis un terme à votre carrière de joueur? Ça fait partie des interrogations que je me pose. C'est une option pour continuer à m'épanouir. Avec toutes ces années passées sur les terrains de rugby, j'ai acquis de l'assurance et des compétences que j'aimerai mettre en avant dans un projet ou pour développer le rugby en France. Il y a tellement de choses à faire, comme valoriser notre french flair! Et l'avantage que j'ai, c'est que j'ai connu la culture française et la culture britannique. Je comprends aujourd'hui les deux. C'est une force.

Votre rôle de capitaine vous a donné des idées... Je ne l'ai pas recherché. Les entraîneurs ont senti en moi un certain potentiel. J'y ai répondu favorablement. Et je vais essayer de tenir ce rôle l'an prochain. Ça va aussi me permettre d'étoffer mon anglais.

Quels sont vos objectifs pour l'an prochain ? J'espère qu'on va se qualifier pour la prochaine édition de la Coupe d'Europe, histoire de vivre une dernière fois une aventure en H Cup. Et puis il y a le championnat bien sûr. J'aimerais vraiment terminer sur un titre.

Vous étiez dans les tribunes du Stade de France pour assister à la victoire du XV de France face à l'Angleterre. Un beau Grand Chelem pour les Bleus ? C'est la première fois que je me déplaçais pour voir jouer l'équipe de France depuis la fin de ma carrière internationale. Il ne fallait pas avoir le coeur fragile. Et quand Wilkinson est entré et a passé cette pénalité de 45 mètres en coin, les démons du passé sont ressortis. Mais au final les Bleus l'ont emporté et j'ai vraiment aimé cette continuité et la domination du pack en mêlée. Cette équipe a du potentiel.

Cette équipe de France ne vous manque pas ? Si on vous appelle, vous revenez ? Je reste disponible. Mon partenaires d'entraînement Simon Shaw était sur la pelouse samedi dernier. Je m'entraîne pour être le plus compétitif possible. On verra.