Un an et demi après son arrivée au Real, Karim Benzema ne s'est toujours pas imposé. L'attaquant français a-t-il fait une erreur en prenant la direction du plus grand club au monde ?
S’il squatte plus souvent le banc de touche que les pelouses de Liga, Karim Benzema n’a pourtant aucun répit depuis plus d’un an et son transfert au Real Madrid. Ses entrées en jeu sont disséquées, chacune de ses déclarations décryptées minutieusement. Tout ce qui le touche de près ou de loin provoque débats et polémiques enflammées. Une rançon de la gloire dont l’ancien lyonnais se serait volontiers passé. Car si gloire il y a, elle ne s’étale qu’à travers la controverse qu’il suscite dans les médias et pas vraiment en terme d’efficacité. La question brûle donc toutes les lèvres et les langues bien pendues : Benzema va-t-il réussir à s’imposer au Real ? S’est-il définitvement perdu dans sa route le menant au plus titré des clubs européens ? Est-il parti trop tôt ? Trop haut ? Le talent n'a pas d'âge « J’ai eu de longues conversations avec des grands attaquants comme Delio Onnis, Bernard Lacombe ou Carlos Bianchi, et ils m’ont toujours affirmé que les plus belles années d’un buteur sont de 25 à 32 ans, explique Rolland Courbis. Il a encore du temps, il ne faut pas oublier qu’il n’a que 22 ans. » Problème : au Real Madrid, personne n’en a. Il rime avec prestige et trophées. Les retombées sportives sur investissement doivent être immédiates. Surtout quand celui-ci s’élève à 36 millions d’euros. Benzema est-il trop jeune pour supporter la pression d’un club aussi prestigieux et le poids de son transfert ? « L’âge n’a rien à voir avec son adaptation, s’indigne Claude Le Roy. Il y a des vieux cons et des jeunes très intelligents. Il y a des gens qui font preuve de la même naïveté à 60 qu’à 15 ans. On ne s’est jamais posé cette question pour Messi. Ce qui est important, c’est le talent. Cristiano Ronaldo n’a pas attendu 25 ans pour être un grand attaquant. Et même après 35 ans, il continuera de mettre des buts. Le talent n’a pas d’âge. »
Benzema a compris ce qu'il fallait faire « Oui, mais le talent ne suffit pas au Real, certifie un proche de la maison blanche. Il faut travailler dur chaque jour et se remettre systématiquement en question. Benzema a intégré comment ça fonctionnait et il met les bouchées double à l’entraînement. Son comportement plaît de plus en plus à Mourinho. » Un changement d’attitude qu’Armand Garrido, son entraîneur en moins de 17 ans à Lyon, avait déjà observé. « Quand il est arrivé la première année, c’était quelqu’un de lymphatique, introverti, en retrait par rapport aux autres et on attendait plus de lui sur le terrain, se souvient-il. Et puis la deuxième année, il a complètement changé. C’est devenu un gros bosseur, quelqu’un qui s’investissait énormément à l’entraînement et en match. Et les conséquences sur son jeu ont été stupéfiantes. » Benzema s’imprègne donc d’abord de l’atmosphère d’un club avant de s’y fondre complètement. L’attaquant français a besoin d’une année de digestion pour aiguiser son appétit et tout dévorer sur son passage. Comme il semble en prendre le chemin au Real Madrid.
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