Auteur de buts sensationnels, enfin régulier, Hatem Ben Arfa revit à Newcastle et montre enfin tout le talent qu’on lui prédisait. Voici les raisons d’un épanouissement qui pourrait bien lui ouvrir les portes de l’Euro.
Un travail personnel intensif
La réussite actuelle d’Hatem Ben Arfa ne tient pas qu’à son seul talent. Depuis son arrivée à Newcastle, l’ancien Marseillais a compris que cela passerait avant tout par le travail. Une implication qui n’étonne pas Armand Garrido, l’un de ses formateurs à l’OL. « Il a toujours aimé travailler, s’investir, assure-t-il. Ca n’a jamais été un problème. » Le natif de Clamart s’investit donc quotidiennement, notamment à travers un gros travail vidéo. Après chaque match, il analyse et décortique ses stats, ce qu’il a bien fait ou non ainsi que les points qu’il peut encore améliorer. HBA étudie également des montages vidéo avec des parallèles faits entre son jeu et ceux de Messi et Ronaldo. Ben Arfa s’inspire notamment de la vélocité de Messi et de la puissance de Ronaldo et cherche à allier les deux. C’est aussi pour cela que depuis deux mois il axe son travail sur des efforts de 60 mètres, pour gagner en efficacité à l’approche du but adverse et garder sa lucidité dans la zone de vérité. Le meneur de jeu de Newcastle regarde également énormément de vidéos de Michel Platini, qui évoluait dans le même registre que lui, en 10 ou 9 et demi.
L’influence d’Alan Pardew
Le retour au premier plan d’Hatem Ben Arfa est aussi principalement dû aux conseils et à l’influence qu’exerce sur lui son coach, Alan Pardew. Le manager de Newcastle a noué une relation très particulière avec lui et a compris comment tirer le meilleur de son protégé. « Il faut savoir le manager, confirme José Anigo, directeur sportif de l’OM et ancien confident de HBA. Il marche beaucoup à l’affect. » Très exigeant avec Ben Arfa dans son travail à l’entraînement, Pardew manie intelligemment le chaud et le froid, poussant l’ancien pensionnaire de l’INF Clairefontaine à une constante remise en question. Le Français, très à l’écoute, échange énormément avec son coach. « Pardew est très psychologue, confie un proche de Ben Arfa. Hatem a besoin d’être encadré, diriger, de lui montrer qu’on compte sur lui. Il y a un échange qu’il n’a jamais eu en France en dehors de Gerets. En France, on ne faisait que des constats, sans jamais lui apporter de réponse ou de conseils. » Tout le contraire d’Alan Pardew.
Une totale liberté offensive
« Je ne lui donne pas trop d’informations sur le plan offensif. Quelqu’un comme Hatem, tu dois le laisser à son monde. C’est son monde quand il a le ballon. Le seul domaine où j’interviens avec lui, c’est dans son jeu sans ballon. » Voilà comment Alan Pardew a entre autre expliqué la recette du succès actuel de Ben Arfa. Un choix de lui laisser une liberté créatrice totale qu’Armand Garrido et José Anigo avaient déjà assimilés afin d’exploiter au mieux les qualités de ce talent brut. « Je ne lui ai jamais mis de consigne particulière en attaque, parce que je savais que dans n’importe quelle partie du terrain il était capable d’un exploit », se rappelle son entraîneur en 16 ans à l’OL. « Si je suis son entraîneur, tous les jours je te le mets titulaire. Quand on trouve ce genre de talent, il faut bâtir une équipe autour de lui. Accepter qu’il ne défende pas et qu’il soit absent pendant 15-20 minutes dans un match, poursuit Anigo. Car il a cette faculté à changer le score et un match à lui tout seul. Des joueurs comme ça, c’est rare. » Contrairement à ses anciens entraîneurs, Pardew a lui tout de suite compris comment utiliser de la manière la plus efficace qu’il soit Ben Arfa. Le manager des Magpies insiste lourdement et quotidiennement sur son replacement défensif mais en phase offensive le fait jouer en électron libre, lui laissant ainsi toute la latitude pour faire parler son génie technique. « En France, il y a une espèce de folie tactique à vouloir toujours défendre, s’agace Anigo. En Angleterre, les joueurs et les entraîneurs ont compris qu’il faut parfois faire moins défendre certains joueurs pour leur permettre d’être plus créatifs offensivement. » Messi par exemple se replace constamment mais est exempté des tâches défensives pour lui permettre d’avoir le jus et la lucidité suffisante dans les 40 derniers mètres. Dans nos souvenirs, Zidane ne défendait pas non plus beaucoup…
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