Un an après son arrivée à Barcelone, Cesc Fabregas vit des heures sombres. L’ancien milieu d’Arsenal se contente de bouts de match et commence à se faire chahuter par ses propres supporters. Une descente aux enfers qui ne doit rien au hasard.
Fabregas sifflé par son public Camp Nou, dimanche soir, 64e minute : Cesc Fabregas quitte le terrain, la mine grise, le regard triste. Les sifflets pleuvent des travées et plongent le joueur dans une détresse que même les salutations amicales de son coach et partenaires ne sauraient dissiper. Fabregas s’assoit sur le banc tête basse, comme un refrain. Car depuis son arrivée l’été dernier, Cesc a vu son temps de jeu se réduire jusqu’à des minutes de plus en plus faméliques. Pourtant, son transfert d’Arsenal à Barcelone avait tout d’une belle histoire : le gamin formé à la Masia et débauché par les recruteurs des Gunners revenait enfin chez les siens, dans la ville qui l’avait vu grandir. Mais ni les couleurs blaugrana ou l’amour du maillot ne suffisent désormais à panser les plaies footballistiques de Fabregas. D’autant que Tito Villanova ne semble pas disposé à le faire revenir en odeur de sainteté.
Fabregas ne trouve pas sa place dans l’équipe Le problème de Cesc réside essentiellement dans son positionnement sur le terrain. Lui qui préfère jouer juste derrière l’attaquant et rentrer dans la surface pour finir les actions ne peut justement être utilisé comme tel. A ce poste évolue un certain Lionel Messi, indéboulonnable titulaire et génial buteur. Derrière, Iniesta et Xavi trustent les feuilles de match et constituent la caution du jeu catalan, ce dont l’entraîneur du Barça ne peut se passer. Néanmoins, Fabregas pourrait profiter du turn-over comme il l’avait fait lors de son arrivée et de ses débuts prometteurs. Mais à l’image de sa fin de saison 2011-2012, ses performances sont en chute libre et provoquent sa mise à l’écart. Pour preuve, son dernier but remonte au 8 février 2012 et il n’est que le 14e joueur le plus utilisé par le nouveau coach espagnol. Tandis que les médias du monde se passionnent pour le mal-être de Cristiano Ronaldo au Real, une autre star du championnat ibère sombre dans l’anonymat du banc barcelonais, avec pour seul réconfort, la sensation d’être chez lui. Pas sur que cela suffise.
Raphael Gaftarnik