Sèchement taclé par Kevin-Prince Boateng en finale de la Cup, Michael Ballack ne jouera pas le Mondial. Une catastrophe pour l'équipe d'Allemagne, orpheline de son guide et capitaine ? Pas si sûr?
Le pire, c’est quoi au juste ? Rater une finale de Coupe du monde après en avoir été le héros ou manquer tout le Mondial ? Michael Ballack pourra donner son avis très bientôt. Le capitaine de la Mannschaft, depuis 2004, a vu sa cheville démontée par Kevin-Prince Boateng, samedi en finale de la Cup contre Portsmouth (1-0) et sera indisponible pendant deux mois. Il a tiré un trait sur le Mondial. Un coup très dur pour un joueur qui avait pris l’habitude de briller lors des phases finales des deux Coupes du monde qu’il a disputées (en 2002, il était suspendu pour la finale et 2006). A Londres, samedi, le pire c’est que Ballack a continué de jouer sur une jambe pendant dix bonnes minutes avant de sortir sous les applaudissements de Wembley.
Si Boateng est venu s’excuser, on peut s’interroger sur les motivations de son tacle par derrière sur une action loin des deux buts. A moins que ce ne soit le fait de retrouver l’Allemagne dans le groupe D (avec l’Australie et la Serbie) qui ait donné de vilaines idées au musculeux attaquant ghanéen… La presse allemande se pose déjà cette triste question. Mais la plus importante ne concerne-t-elle pas l’importance de l’absence de Ballack ? Outre-Rhin, tout le monde est atterré. Perdre un capitaine, avec son standing, son charisme et ses 98 sélections est la plus mauvaise chose qui puisse arriver en plein préparatif d’un Mondial.
Un rôle plus défensif à sa demande Sauf que le milieu de terrain de Chelsea ne semble plus, à 33 ans, le guide d’une équipe d’Allemagne qui rajeunit. Les années venant, conscient qu’il peut ralentir le jeu, Ballack a accepté d’occuper des postes plus défensifs afin d’assurer l’assise de l’équipe. En club comme en sélection. A l’Euro 2008, dans cette configuration, il a ainsi offert des performances contrastées (buts décisifs contre l’Autriche et le Portugal mais influence moindre dans le jeu). En club, il a du mal à exister au sein d’un entrejeu dense (Essien, Lampard, Obi Mikel).
Formé comme libéro (!), le joueur de Chelsea doit composer dans un 4-3-1-2 voulu par Carlo Ancelotti (quand tous les titulaires sont opérationnels) et évolue un cran plus bas (à droite) que Franck Lampard en milieu relayeur. Son rôle sur les coups de pied arrêtés, notamment, est toutefois indispensable. Pour l’heure, les joueurs de la Mannschaft, accompagnés de leur famille, sont actuellement en stage de régénération en Sicile. Le but de la manœuvre est de travailler l’endurance, la rapidité, de beaucoup parler et axer les ateliers sur les séances individuelles. L’Allemagne disputera deux matches de préparation, le 29 mai contre la Hongrie à Budapest et le 3 juin contre la Bosnie à Francfort. Pendant que Ballack fera signer quelques autographes sur son plâtre.
Voir la faute de Boateng qui privera Ballack de Mondial :