10 000 km pour voir l’Algérie
La rédaction

Près d'une heure après la déculottée infligée par le malawi, slimane éprouvait toujours les pires difficultés à quitter l'enceinte du stade du 11 novembre de luanda. abattu, dépité, terrassé par la chaleur caniculaire qui sévit dans la capitale angolaise, ce père de famille originaire du canada ne revient toujours pas.

«Je pensais que nous allions facilement nous imposer, mais, mon Dieu, nous avons été humiliés par une équipe très peu réputée. Je n'ai pas reconnu l'équipe d'Algérie. Il n'y avait aucune volonté chez la majeure partie des joueurs, ce n'est pas normal». 

Venu avec un ami spécialement du quartier Jean Talon Montréal, ce commerçant n'a pas hésité à débourser plus de 6 500 euros pour encourager les Fennecs. «Ce sont mes économies de fin d'année. Avec mon épouse, nous avions prévu de passer un mois en Argentine, le pays de ses rêves, mais à la dernière minute, je me suis décidé à faire le déplacement en Angola. Elle m'en veut toujours, d'autant plus que je le lui avais promis depuis plus de deux ans. Mais, bon ce qui me fait le plus mal, c'est d'avoir parcouru 10 000 km pour voir mon pays se faire étriller par le Malawi. C'est comme si la France se faisait laminer par le Luxembourg, même si je respecte ces deux pays. Nous n'avions pas le droit de nous faire corriger de la sorte». 

Très remonté contre la prestation de ses « chouchous », Slimane ne cache pas non plus son désarroi face à leur comportement d'après-match. « A part un ou deux joueurs, personne ne nous a salué, pourtant nous n'étions pas très nombreux dans le stade. La moindre des choses aurait de nous faire un simple geste de la main, nous étions situés juste au-dessus de l'accès aux vestiaires». 

En transpiration et la gorge serrée, Slimane ne quittera finalement l'enceinte sportive que vers 20 h 30, soit près de quatre heures après la fin de la rencontre. Réconforté par un sympathique stadier angolais, ce fan du CR Belouizdad, une formation algéroise de ligue, a promis de soutenir à nouveau les Fennecs. « Aujourd'hui, j'ai la rage, mais je suis persuadé que les joueurs auront le nif, la fierté nécessaire pour relever la tête lors des deux prochains matches. Je le souhaite de tout coeur, d'autant plus que mon billet retour n'est prévu que pour le 2 février.... ».