Responsable de l'entretien des courts de Roland-Garros, Bruno Slastan s'est longuement confié à propos de Rafael Nadal.
Chaque année, quand arrive l'heure de Roland-Garros, difficile de pas penser à Rafael Nadal. En effet, l'Espagnol est à jamais lié au tournoi de la Porte d'Auteuil, lui qui a remporté neuf fois le titre... Mais comment est le joueur dans les coulisses de « son » tournoi ? Bruno Slastan, responsable de l'entretien des courts de Roland-Garros, a livré quelques anecdotes...
« Rafa, c'est Roland, et Roland, c'est Rafa »
« On m'avait dit que Nadal aime bien quand le court est bien rouge, et lent, c'est tout le contraire. Ça me rappelle la finale de 2012 (Nadal-Djokovic), qui s'est terminée le lundi. Rafa mène 2 sets 0, 2-0 dans le troisième, et avec la pluie, il commence à se faire remonter (8 jeux de suite perdus). Quand Stefan Fransson (le juge-arbitre) arrive sur le court (à 2-1 dans le quatrième), il consulte les deux joueurs. Je suis à trois mètres de la scène. Nadal (agacé d'avoir à jouer sous la pluie) lui dit : «Pourquoi veux-tu qu'on arrête, ça fait 1h30 qu'on joue sous la pluie !» Djoko, lui, dit : «C'est comme vous voulez». Et la finale a été interrompue, mais pas sur ordre de Nadal. Une chose amusante : en retour de service, Rafa est très loin de la ligne de fond, et il appuie tellement sur ses jambes que ça fait des petites encoches. Deux petites tranchées bien parallèles, qui partent bien sûr quand on refait le court à la fin des sets ou du match. J'aime bien aller les voir, quand le match est terminé, c'est impressionnant. C'est le seul qui fait des encoches comme ça. C'est un privilège d'être responsable des courts à cette époque, de voir Rafael Nadal dans ce qu'il a de mieux. Rafa, c'est Roland, et Roland, c'est Rafa. Sur ce que j'ai vu ce matin (jeudi) de son premier entraînement, Rafa, il envoie du bois. Il est très affûté », confie-t-il à L'Équipe.