En quête du « nouveau Messi », Paris s'intéresse à Adel Taarabt. Son club, les Queens Park Rangers, demande 15 millions d'euros. Arnaque ou futur crack?
Le Maroc, à l’entraînement, prépare un match crucial contre le voisin algérien, dans l’optique de la CAN. Eric Gerets, le sélectionneur, distribue les chasubles et Adel Taarabt comprend qu’il ne sera pas titulaire. « La sélection, c’est terminé pour moi ». A seulement 22 ans, le joueur quitte les Lions de l’Atlas. Quatre ans plus tôt, le jeune Adel avait fait de même lorsqu’il était apprenti footballeur à la Gaillette, le centre d’entrainement lensois. Une formation ponctuée d’une seule apparition de trois minutes en Ligue 1 et d’une rixe avec Grégory Vignal, qui lui reproche, déjà, un comportement trop individualiste. Mais les capacités sont là et le gamin est dragué par Tottenham. Une prétendante anglaise en apparence plus sexy que la réserve du RC Lens.
Taarabt serait « unique » Le maquillage ne tient pas. En trois saisons, il ne dispute qu’une quinzaine de matchs et n’inscrit aucun but. Personne ne le retient. Son salut vient des Queen's Park Rangers, pensionnaires de Football League Championship (la deuxième division anglaise) et disposés à l’essayer en prêt. Encore mieux, Neil Warnock, le coach, est persuadé que le gamin est pétri de qualités. Il modifie son système de jeu pour placer Taarabt dans des conditions idéales, soulagé des tâches défensives. Deux ans après, l’heure est aux louanges : « En français vous dites le mot unique, c’est ça ? Moi je n’ai jamais travaillé avec un garçon qui a autant de talent ».
Emerveillement et grincements de dentsPersonne ne remet en cause ses qualités indéniables de footballeur, capable de mystifier une défense à coups de dribbles déroutants. Son coéquipier aux QPR, Shaun Derry, admet tout de même quelques grincements de dents : « En phase défensive, on ne peut pas compter sur lui. On est parfois obligé de se mordre la langue. Mais à côté de ça, je n’ai jamais joué avec un joueur comme Adel. » Auteur de 15 buts, de 15 passes décisives et élu meilleur joueur du championnat, son nom circule sur les tablettes du Real Madrid, de Manchester United et du PSG. Le mot de la fin revient à son entraineur aux PQR, Warnock : « Quand il partira, je lui manquerais plus qu’il ne me manquera ». Comprendre que délogé de ces conditions idéales, Adel peut souffrir. Gerets n’affirmera pas le contraire…
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