L'OL, au terme d'une partie engagée, a su résister aux assauts désordonnés des Bordelais (1-0) pour atteindre pour la première fois de leur histoire les demi-finales de la Ligue des champions. Le Bayern Munich, tombeur de Manchester United, attendra les Gones.La logique a-t-elle été respectée ? Une équipe qui gagne 3-1 à l’aller à domicile détient 76,52% de chances de se qualifier pour le tour suivant. La statistique a tenu le choc, aussi bien que les Lyonnais, qualifiés pour les demi-finales de la compétition pour la première fois de leur histoire.
Depuis quand Bordeaux n’a plus battu Lyon 2 à 0 ou plus ? Il faut remonter au 6 novembre 1993, en championnat, pour retrouver la trace d’une telle «performance». Les Girondins, lors de la 16e journée, s’étaient imposés sur le score de 2 à 0, grâce à des buts de Christophe Dugarry et Didier Sénac. Rolland Courbis était assis sur le banc de touche. «Les Girondins peuvent gagner tranquillement 2-0 contre l’OL», pensait savoir Hatem Ben Arfa avant la rencontre. Il s’est trompé.
La charnière bordelaise a-t-elle tenu le choc ? La paire Sané-Ciani avait volé en éclats à l’aller à Gerland. Le retour de Planus, absent en raison d’une blessure au genou depuis la mi-mars, a aidé à stabiliser l’axe bordelais. Il a imposé son impact physique et sa hauteur pour prendre le dessus sur Gomis, pas toujours licitement d’ailleurs. Le seul Ciani a encore été en difficulté mais cette fois-ci, son acolyte était là pour colmater les brèches. Les arabesques conjuguées de Delgado et Bastos n’ont pas su contourner le bloc girondin, Gomis se prenant même dans les pieds de Planus sur un contre peu avant l’heure de jeu (55e). Le défenseur bordelais était partout ce mercredi soir mais cela n’a pas suffi.
La volonté de Laurent Blanc a-t-elle été entendue ? Les Bordelais ont débuté la partie de manière timorée pour une bonne raison : Gourcuff et Plasil ont eu du mal à être alertés en raison de la densité du milieu de terrain lyonnais, renforcé par Gonalons, et aux essuie-glaces de Cissokho et Réveillère. Les Girondins ont ainsi peu joué dans les pieds dans les 20 premières minutes mais ont ensuite trouvé un second souffle, Gourcuff décrochant davantage. C’est sur une frappe lointaine du capitaine Diarra que le score aurait pu évoluer si le cuir ne s’était pas écrasé sur la barre transversale (43e). La lumière viendra quelques minutes plus tard de Chamakh, à la réception d’un centre dévié de Trémoulinas au second poteau juste avant la pause. La sortie de Diarra (70e) a coupé les jambes aux Girondins, peu aidés par les Lyonnais qui avaient décidé de casser leur élan en hachant le jeu. Une ultime tête de Wendel a fait espérer Chaban-Delmas jusqu’au bout mais Lloris veillait au grain (88e).
Les Lyonnais ont-ils été aussi audacieux que Puel l’avait annoncé ? Devant leurs 2000 supporters, les Gones n’ont effectivement pas misé sur la prudence. A l’image de Toulalan, très vite dans le bain, ce sont même eux qui ont donné le ton dans l’entame. Les montées rageuses de Cissokho (très léger en phase défensive) se sont multipliées, l’une d’entre elles frisant même le carton rouge, le défenseur lyonnais poussant dans le dos Wendel alors qu’il venait de se relever (34e). Les bonnes dispositions lyonnaises se sont essoufflées au fil des minutes malgré la bonne occasion de Gomis d’entrée de seconde période. Ce dernier fut remplacé par Pjanic pour apporter une touche plus technique et garder le ballon au chaud, les Lyonnais finissant cuits physiquement.
Depuis quand un club français n’avait-il pas été en demi-finale ? Monaco l’avait fait en 2004, venant à bout de Chelsea pour perdre la finale contre le FC Porto. Avant cela, Lyon s’était cassé les dents trois fois au stade des quarts en 2004 (FC Porto), 2005 –PSV Eindhoven) et 2006 (Milan AC). A noter que Jean-Michel Aulas a prévu d’offrir une prime de 100 000 euros à chaque joueur ayant participé à cette grande première.
Le Bayern réussit-il aux Lyonnais ? Le club allemand n’est pas vraiment une bête noire de l’OL. En six confrontations, toujours en phase de groupe de la Ligue des champions, les Gones se sont imposés deux fois, ont perdu deux fois et ont fait deux matches nuls. La dernière confrontation remonte au 10 décembre 2008, à Gerland (2-3), mais Lyon était déjà qualifié et avait aligné une équipe remaniée. A noter également que Mark van Bommel sera suspendu pour le match aller…