Entre inexpérience et manque de caractère, le Stade Rennais doit forcer sa nature pour franchir ce cap qui lui permettra de s’installer durablement parmi les cinq meilleures équipes françaises.
Vivons mieux, vivons caché. Tel pourrait être le slogan placardé à l’entrée de la Piverdière, le centre d’entraînement du Stade Rennais. Dans l’ombre des cadors de la Ligue 1, le club breton poursuit sa progression et grandit un peu plus chaque année. Et à l’entame de chaque nouvelle saison, son nom s’inscrit logiquement parmi les outsiders sérieux aux trois premières places. Mais à l’arrivée, le résultat reste le même : Rennes ne parvient pas à bousculer la hiérarchie. Cette saison encore ne devrait rien changer à cette lancinante fatalité. « Ce sera difficile d’être dans les 3 premiers voire les 5 premiers, reconnaît Pierre Dréossi, le directeur sportif rennais. On est encore loin des équipes comme Marseille, Lyon, Paris, Lille voire Bordeaux. Même si on s’en rapproche de plus en plus. »
Dréossi : « Moins bon défensivement »
A Rennes, il manque toujours un petit ingrédient pour enfin franchir ce palier qui l’installerait parmi les incontestables du championnat de France. La saison dernière, son talon d’Achille se situait dans son manque d’efficacité offensive. Une faiblesse gommée cet été par les recrutements de Féret, Pitroipa ou encore Hadji. Mais son handicap s’est depuis transposé sur son secteur défensif. « Défensivement, on est moins bon, confirme sans détour Pierre Dréossi. On a perdu des joueurs, il y a eu des suspensions, des blessures, notamment celle de Kader Manganne qui nous a handicapé. Mais on est devenu une équipe plus offensive donc fatalement on est moins équilibré et moins solide derrière. Mais c’est vrai, nos défenseurs sont moins bons cette année que la saison dernière. »
Rejet du statut de favori
Au-delà de ce constat purement technique, le Stade Rennais semble surtout souffrir d’un complexe d’infériorité. Comme lors de ses rencontres d’Europa League, où il a souvent mené au score avant de se faire rejoindre voire dépasser au tableau d’affichage. A l’image d’un petit garçon timide et docile, le club breton ne veut pas faire de vagues et donne l’impression de demander la permission de gagner. Le costume de favori semble encore taillé trop grand pour lui. « Notre problème, c’est de ne pas être capable de gagner contre les « petits ». On a un manque d’habitude et de personnalité, constate, fataliste, Dréossi. On n’est pas encore prêt pour aller chercher des matchs qui sont normalement à notre portée. Ce n’est pas un problème de jeunesse mais un manque d’expérience. Ce n’est pas la même chose de jouer des matchs, de jouer des matchs importants et de jouer des matchs de niveau européen. Les joueurs qui composent l’équipe n’ont pas encore assimilé ça. Il faut accepter le statut de favori qu’on peut avoir, comme face à Nice, et avoir la personnalité et le comportement en adéquation avec ce statut. » Le problème rennais réside donc principalement sur l’appréhension mentale d’un match. Mais les Rouge et Noir vont vite devoir forcer leur nature s’ils espèrent, un jour, être à la hauteur de leurs ambitions.
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