«Trop de respect», Benatia dénonce un gros problème à l’OM
Jean de Teyssière

Depuis plusieurs années, l’OM n’arrive pas à faire émerger de jeunes talents de son centre de formation. Les derniers joueurs talentueux ayant joué à l’OM après le centre de formation se comptent sur les doigts d’une main et pour Medhi Benatia, le problème est surtout un manque de caractère.

Qui sera la prochaine star marseillaise ? Depuis Samir Nasri, peu de joueurs issus du centre de formation ont été capables de jouer dans de grands clubs après être passés par l’OM. Medhi Benatia, conseiller sportif de Pablo Longoria, pense savoir pourquoi.

«Il y a trop de respect»

Dans une interview accordée à La Provence, Medhi Benatia, le conseiller sportif du président de l’OM, Pablo Longoria, a été interrogé sur le centre de formation marseillais : « J'ai vu dernièrement un papier dans La Provence sur le temps de jeu des jeunes. Mais je me tue à répéter aux petits Darryl (Bakola), Enzo (Sternal), Keyliane (Abdallah), Gaël (Lafont) et compagnie qu'ils réfléchissent trop. Ils se disent trop qu'ils n'auront pas leur chance, que c'est compliqué. En réalité, il y a trop de respect. Je les vois à l'entraînement, ils ne se lâchent pas comme ils devraient le faire. Entre un gamin de 17 ans et un Hojbjerg ou un Rabiot, je dois voir la différence entre un minot et un top joueur. Mais dans l'envie, l'enthousiasme d'un jeune doit me sauter aux yeux. Nous, on n'était pas comme ça. »

Benatia raconte pourquoi Nasri a réussi

« Quand Samir (Nasri) prenait le ballon à l'entraînement, il n'avait qu'une idée en tête : comment éliminer Habib Beye ou Abdoulaye Meité. Moi, quand je défendais, j'ai déjà eu des réflexions de joueurs qui me demandaient d'y aller plus doucement. Ce n'était pas concevable, appuie Benatia. Et quand tu répondais, on te renvoyait sur le terrain synthétique. Vingt ans plus tard, tu en tires les leçons car le football a changé nos vies. Dans cette génération 87, avec Samir, Hatem (Ben Arfa), Karim (Benzema), Jérémy (Menez), il n'y aurait pas eu beaucoup de docteurs ou d'avocats. Mais dans le caractère, on avait une envie débordante et, surtout, on n'avait pas de plan B. Moi, je n'en ai jamais eu. C'est trop facile de se dire qu'en cas d'échec, il faut renoncer. »

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