Attaché de presse de l’équipe de France de 2008 à 2010, François Manardo a livré son regard sur le cas Evra pour Le Monde. Il revient notamment sur l’épisode Knsyna.
Présent dans le groupe France lorsque les joueurs ont refusé de s’entraîner en pleine Coupe du monde, François Manardo a décidé de s’exprimer dans un papier publié par Le Monde. Destinés à Patrice Evra, ses propos sont l’occasion de retracer sa relation avec Evra et le rôle du latéral français chez les Bleus. Considéré comme le leader de la grève en raison de son statut de capitaine, Patrice Evra a voulu s’excuser auprès des Français le lendemain…
« SI TU AVAIS LU CE COMMUNIQUÉ DE MALHEUR… »
« Je voudrais lui dire ceci : si seulement, Patrice, au lieu de me demander de le lire, tu avais lu ce communiqué de malheur en l'amputant de la partie où vous annonciez votre grève, et qu'ensuite tu avais commandé à tes coéquipiers de s'entraîner ! La mutinerie au lieu de la grève. La face des Bleus en eût été changée et le cours de leur histoire avec, j'en suis certain. »
À LA DERNIÈRE SECONDE
Après avoir émis ces regrets, François Manardo a donc dévoilé l’intention de Patrice Evra de s’excuser : « Le lendemain, on (re)toucha le fond : conscient comme beaucoup d'autres joueurs de l'infâmie de la veille, Evra fut privé à la dernière seconde par le sélectionneur de conférence de presse FIFA à Bloemfontein, où il voulait absolument présenter les excuses des Bleus aux Français. Il était alors entré dans une colère terrible à la mesure de sa frustration. J'en fus le témoin. De retour de Knysna, je suis resté quelque temps en contact avec Patrice. Il était meutri, accablé par ce rendez-vous totalement raté en Afrique du Sud. Il avait également conscience d'être devenu un bouc émissaire mais se focalisait plutôt sur la naïve sincérité de son action sous le maillot tricolore. Il avait fauté mais n'avait pas mesuré les conséquences catastrophiques. A ses yeux, ça dominait tout le reste. Ce fut une nouvelle erreur. »