JO RIO 2016 - Athlétisme - Floria Gueï : «Je ne connais pas mes limites»
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Floria Gueï a fait lever la France entière lors d’un 4x400 m de légende aux Mondiaux de Pékin, en 2015. Depuis, la belle court toujours et ne cesse de progresser. Elle sera l’un des grands espoirs tricolores aux prochains Jeux Olympiques. Interview.

Dans l'esprit de ce grand public, vous êtes la petite bombe du 4x400 qui a fait chavirer la France au son de la voix de Patrick Montel. On vous en parle souvent ? Oui, ça revient souvent. C’est sympa. Mais les gens voient aussi que j’ai pu évoluer suite à cette course. Donc ils parlent aussi de ma progression, de mes résultats. Vous avez conscience que cette performance restera comme l'un des moments les plus forts de l'athlétisme tricolore ? Ça fait grandir d'être au cœur de moment d'exception ? C’est sûr que cela a eu un énorme impact. Ça a même été au-delà du sportif… J’ai mis du temps avant de prendre la mesure de tout cela, de me rendre compte. Sur l’instant, on est concentré sur la performance donc on ne mesure pas. Après, c’est autre chose (sourire). Vous vous souvenez de vos sensations lors de cet exploit ? Oui, très bien ! Que ce soit physique ou mental, je me souviens de tout. Et ça me sert encore aujourd’hui, à l’entraînement ou en compétition. Ce sont des petits détails, techniques, mais ils sont précieux. C’est aussi une source de motivation, des moments clés que je peux réutiliser. J’y repense, je m’y replonge et je mets en application. Il y a une place à prendre après le phénomène Marie-Jo Pérec. Vous seriez prête à postuler à ce statut de nouvelle icone ? J’ai pour principe d’avancer étape par étape. Et sincèrement, je me sens très loin de ce qu’a pu accomplir Marie-José Pérec. Il y a un monde entre nous deux. Je la respecte trop pour pouvoir me comparer à elle. Il est vrai qu’aujourd’hui, je ne connais pas mes limites, mais je dois encore travailler énormément pour pouvoir espérer me rapprocher de ce qu’elle a pu faire. Vous avez démarré 2016 par un record perso sur 200 m. Lancer une année olympique de cette façon, c'est l'idéal, non ? Oui, je suis contente. Le 200 mètres est un exercice difficile pour moi qui suit spécialisée sur le 400. J’avais deux petites courses pour me préparer et j’ai pu faire de bonnes choses. L’essentiel était de pouvoir profiter de ces 200 pour travailler. Plus je suis relax sur le 200 mètres, plus ce sera facile sur une distance plus longue… Sur quelle partie allez-vous principalement travailler jusqu’aux Jeux ? C’est essentiellement un gros travail sur les petits détails techniques : le placement des mains, le pousse et pousse. Mentalement aussi, c’est très important. De toute façon, je considère qu’on n’a jamais fini d’apprendre donc à chaque séance, je prends quelque chose.

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