JO RIO 2016 - Chaboudez : «Je ne me fixe aucune limite»
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Le 400 mètres haies féminin est une discipline qui n’a jamais vraiment réussi à l’athlétisme tricolore. Mais ça, c’était avant qu’Aurélie Chaboudez ne débarque… La sociétaire de Montbéliar a prouvé lors des derniers mondiaux de Pékin qu’il fallait compter sur elle. A 22 ans, sa marge de progression et son désir de marquer les esprits en font l’un des grands espoirs pour Rio.

Aurélie, racontez-nous comment s’est créé le contact avec le Team Caisse d’Epargne ? Je suis en partenariat avec la caisse de Franche Comté depuis… Depuis toujours en fait ! Et quand le Team s’est construit, ils m’ont choisi pour représenter la région, tout simplement. On a ensuite été réunis, avec les membres de la Caisse d’Epargne, les sportifs. C’était un moment particulier, il y avait beaucoup de monde et beaucoup de sourires. Qu’est-ce que vous le plus surprise au sein du Team ? Ce mélange, justement. Je connaissais tous les sportifs présents, en tout cas de nom. Mais le fait de réunir tous ces athlètes, d’horizons parfois complètement différents, c’est assez unique. Un athlète qui a retenu particulièrement votre attention ? Un athlète en particulier, non. Le principe de ce Team, c’est justement de former un groupe et de ne pas se concentrer uniquement sur l’athlète. C’est ce qui fait sa richesse, cette diversité. C’est le but recherché : que chacun apporte sa différence et donne au groupe sa particularité. Ça fait quelque chose d’unique. Dans ce groupe, il y a quand même le phénomène Pierre-Ambroise Bosse, que vous connaissez bien. On est d’accord, ce garçon est complètement fou ? Je savais, avec de le retrouver dans le Team, qui il était… Je le connais bien, je m’entraîne à ses côtés. Bien sûr qu’il est fou ! Mais on l’aime pour ça… Plus sérieusement, c’est lui la nouvelle star de l’athlé tricolore ? Je ne pense pas qu’il faille ressortir telle ou telle personne de cette équipe de France. Elle vit très bien comme ça, en s’appuyant sur la notion de groupe, de collectif. Il y a plein de jeunes athlètes, rempli de talents. C’est ça qui compte. En plus, on a des résultats, donc ça favorise le bien vivre ensemble. Et ça c’est top.

« Être la nouvelle Diagana ? Je me le souhaite ! »

À 23 ans, vous avez un boulevard pour marquer l’histoire du 400 m haies français. Pression ? Non, je ne pense pas qu’il s’agisse d’une pression. C’est plutôt encourageant, au contraire. L’été dernier, quand on m’a dit que j’étais la première française de l’Histoire à aller en demi-finale d’un championnat du monde sur 400 m haies, ça m’a rendu fière ! C’est exactement ça : ce n’est pas de la pression, c’est une fierté. Ça me donne envie de continuer, de progresser et de me surprendre moi-même. Pourquoi la discipline est déserte chez les filles ? Je ne l’explique pas vraiment… Même si c’est une discipline récente, donc logique qu’il y ait moins d’affinités ou de vocation. Je pense aussi que le 4H est un entre deux particuliers. Il est pratiqué par ceux qui font du 800 m et les autres, qui arrivent du 200/400m. Floria Gueï peut devenir la nouvelle Pérec, vous la nouvelle Diagana ? Ce sont deux très grands champions, je me le souhaite ! Ce sont pour nous des légendes, on rêve de suivre leur trace. Il reste énormément de travail… Mais on a la chance de les côtoyer. Ce sont des personnes à l’écoute des nouvelles générations, très disponibles. Ils n’hésitent jamais à écouter, donner des conseils. La semaine dernière, j’étais au téléphone avec Stéphane pour lui demander quelque chose par exemple. Ils sont très présents, très importance. Ils font profiter de leur expérience, c’est une chance. Vous étiez l’espoir montant, la petite surprise. À Rio, vous allez être attendue. Différent ? Ce sont les gens qui vous donnent un rôle ou vous voit différemment. Pour moi, rien ne change, j’aborde les compétitions de la même façon. J’ai eu la chance de faire de bonnes choses dans les catégories jeunes et d’avoir une belle année de transition. Maintenant, j’arrive enfin chez « les grands » (rire). J’aime beaucoup car je parviens à me surprendre moi-même. C’est encore mieux de ne pas connaître son potentiel, ça permet de ne se fixer aucune limite. Pour les Jeux, des objectifs ? Non, aucun. Je sais que d’autres athlètes pensent finale, pensent podium ou médaille d’or mais je ne me fixe aucune limite. J’espère y être, oui. Mais après, tout est possible.

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