Et si Mammadov avait vendu du rêve aux supporters lensois ? Alors qu’il a sauvé le club, le propriétaire azerbaïdjanais est au cœur des inquiétudes ces derniers temps.
À quoi joue Hafiz Mammadov ? Lundi soir, à quelques heures de la fin du mercato, le RCLens annonçait sur son site officiel la fin d’un mercato qui n’a pas commencé : « Le Racing club de Lens n’a pas pu effectuer de recrutement lors du mercato estival dans la mesure où l’actionnaire de référence n’a pas, pour l’instant, exécuté le transfert de fonds initialement convenu. » Pour Guy Delcourt, maire de Lens de 1998 à 2013 interrogé par France Football, il y a des raisons de s’inquiéter.
« MAMMADOV N’EST PAS CELUI QUE L’ON NOUS A PRÉSENTÉ »
« On sait par le ministère des affaires étrangères que Mammadov est en grande difficulté dans son pays et que ses sociétés se portent très mal. Ça, Gervais Martel le sait aussi. Sur le plan financier, M. Mammadov n’est pas celui que l’on nous a présenté. Ses relations avec le pouvoir azerbaïdjanais se sont profondément dégradées. La banque dont sa famille est propriétaire se trouve dans une situation financière compliquée. Tout cela n’est pas très sérieux. […] On nous disait que M. Mammadov était très proche du président de la République d’Azerbaïdjan, qu’il était même son beau frère… Je ne vous en dirai pas plus, mais ce n’est pas le sentiment que ç’a donné lors de la visite officielle de François Hollande en Azerbaïdjan en mai dernier, à laquelle Gervais Martel était convié » affirme-t-il avant de poursuivre.
« J’ÉPROUVE DE LA SUSPICION »
« Aujourd'hui, j'ai mis bout à bout des informations sérieuses qui me permettent d'émettre une opinion. J'en voudrai à M. Mammadov et à d'autres d'ailleurs mais on en reparlera plus tard lorsqu'il sera prouvé que tout le monde s'est fait, on peut le dire, "bananer". J'éprouve de la suspicion. Mais un jugement ne se rend pas sur de la suspicion ou une intime conviction. Je crains que ça se termine mal même si je souhaite me tromper totalement. »