Ligue 1 - Taxe à 75 % : Ce qu’en pensent les joueurs et les entraîneurs
La rédaction

Les dirigeants du football français ont décidé de faire grève le week-end du 30 novembre prochain afin de contester la taxe à 75% des plus hauts revenus. Si les présidents de clubs sont quasiment tous d’accord sur le sujet, quelle est la position des principaux acteurs, les joueurs et les entraîneurs de Ligue 1 ? Éléments de réponse.

Laurent Blanc (entraîneur du PSG: « J'espère que d'ici là, il y aura une solution. Je pense que "grève" n'est pas le bon mot et que l'opinion publique peut ne pas le comprendre. Mais avec des gens responsables, je pense qu'on aura réglé ce problème avant. Mais ce n'est pas bon sportivement. Moi, je préfère jouer. Mais j'en ai parlé avec certains présidents et ils sont conscients qu'il y a un sérieux problème. Il faut donc l'aborder très sérieusement. »

Taxe à 75% : Un club de Ligue 1 ne veut pas faire grève

Julien Sablé (Bastia) : «Je suis totalement solidaire avec ma corporation. Je veux bien que le football contribue, surtout en ces temps de crise, mais là, je trouve que c'est injuste. On gagne très bien notre vie par rapport au reste de la société mais sur un moment très court. Et l'état gagne déjà beaucoup d'argent grâce aux footballeurs. On ne le dit pas assez mais le football est certainement l'un des plus gros contribuables en France. Cette mesure a été faite pour gagner des élections, pour aller dans le sens de l'opinion publique. On est des privilégiés, c'est indéniable, mais j'aimerais que les gens comprennent que tous les footballeurs ne deviennent pas des rentiers, que l'on n'est pas tous millionnaires à la fin de notre carrière. Il y a des mauvais comportements, des frimeurs qui portent la casquette à l'envers dans de belles voitures, mais il y a aussi des circonstances atténuantes. On fait beaucoup de sacrifices dans notre vie, on est déraciné très jeune et on subit une énorme pression. Depuis le début de ma carrière, j'ai donné plus de 55% de mes revenus aux impôts. Certes, je paie l'ISF, mais je ne suis pas à la plus haute tranche. Alors oui, avec cette journée, on va encore nous frapper dessus, on va encore avoir une sale image. Mais à un moment donné, il faut montrer du caractère. On a aussi des droits et on a le droit de les faire valoir. » (Sport24)

Christophe Galtier (entraîneur de l’ASSE) :« Je dirais simplement que c’est une problématique de chef d’entreprise. Moi, je suis un entraîneur avec des problématiques d’entraîneur. Je n’ai pas d’avis à avoir dessus. On acceptera la décision du club. Tous les présidents veulent préserver les emplois. Et quand je parle d’emplois, je parle des joueurs et des administratifs. La somme qui va nous être enlevée du budget par cette taxation va peut-être privé non pas le vestiaire d’un joueur mais peut-être retiré des salariés à l’administratif. »

Antoine Devaux (Reims) : « Sincèrement, le Stade de Reims n’est pas concerné par cette mesure donc on ne s’est pas vraiment penché là-dessus, a confié le milieu de terrain de Reims. On sera peut-être solidaire, on va voir dans les jours qui arrivent. Est-ce que je comprends la grève ? Sincèrement, non. Je trouve ça énorme. Je ne suis pas concerné, donc il faut voir ce que ça donne. Mais c’est vrai que ça parait invraisemblable. » (RMC)

Rémi Garde (entraîneur de l’OL) : « Je suis le salarié d’un club. Je n’ai pas tous les tenants et aboutissants de l'affaire. En tant que citoyen, j’ai toujours payé mes impôts en France. Je ne me plains pas. Je contribue depuis que je travaille. Après, je ne dirige ni l’état ni les clubs. »

Cédric Barbosa (Evian TG) : « Il y a beaucoup d’argent dans le foot et je suis pour qu’on puisse aider les gens, mais on est déjà beaucoup imposé et je comprends que les dirigeants se sentent étranglés. Heureusement que des clubs comme Paris et Monaco arrivent pour attirer des joueurs de grand talent en Ligue 1. Avec ce genre de mesures, on contrecarre ces projets. Je ne suis pas un adepte des grèves, j’ai un contrat et je le respecte. Mais s’il est important de se mobiliser, je le ferai. Ce n’est pas parce qu’on gagne de l’argent qu’on n’a pas le droit d’avoir notre avis. Quand on est à l’usine et qu’on n’en gagne pas beaucoup, on a le droit de s’exprimer. Pourquoi un footballeur ne pourrait-il pas le faire ? On va nous dire : Ils gagnent de l’argent, de quoi se plaignent-ils ? Une carrière n’est pas toujours aussi simple que les gens le pensent. Même si mon club n’est pas concerné, cette loi va toucher mon métier et ma passion, je me sens impliqué. » (Le Parisien)

Benoît Pedretti (Ajaccio) :«C’est le choix des dirigeants, il est compréhensible et quoiqu’il arrive, on sera derrière eux. Quand on voit l’état financier du football français... Et là, on veut ajouter encore des taxes. Ça fait beaucoup. Les gens sont heureux que Paris et Monaco ramènent des grands joueurs mais à côté de ça, on veut encore nous faire payer plus. C’est frustrant. Même si on gagne beaucoup d’argent, donner les trois-quarts de son salaire au-dessus d’un million d’euros, ça me paraît énorme. Maintenant, la taxe s’attaque aux clubs et c’est presque encore plus dangereux car si les clubs ne peuvent plus suivre financièrement, les joueurs n’auront plus de salaires et ça va être très compliqué. Les gens viennent au stade pour prendre du plaisir. Or, tu ne prends du plaisir qu'en ayant des grands joueurs et les grands joueurs, il faut les payer. C’est tout ça qui risque d'être chamboulé. Même si on ne connaît pas tous les détails, on comprend bien l'importance que ça a pour les clubs. Nous, les joueurs, on se doit d’être derrière nos dirigeants. Si on a peur de l'image que cela peut renvoyer ? On commence à être habitué. Dès qu’il y a un faux-pas, on tombe tout de suite sur nous. Ce qui est sûr, c’est qu’on a un métier à part. Un peu comme les artistes. Mais si j'ai bien lu, ce ne sera pas une journée de grève mais une journée porte-ouvertes. Ça permettra aux gens d’être encore plus proches de nous et de nous voir de plus près.» (Sport24)

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