ASSE : Quand Nicolas Sarkozy s’est fait rejeter du vestiaire stéphanois…
T.L.

Fousseni Diawara, joueur de l’AS Saint-Etienne de 2000 à 2008, s’est livré à une anecdote croustillante sur la venue prévue, puis finalement avortée, de Nicolas Sarkozy dans le vestiaire des Verts.

Nicolas Sarkozy, grand passionné de football, est un habitué de la tribune présidentielle du Parc des Princes. Alors ministre de l’Intérieur, l’homme politique désirait se rendre dans le vestiaire de l'AS Saint-Etienne, en 2005. Mais les joueurs ne l’entendaient pas de cet avis. En effet, en pleine affaire Zyed et Bouna, les mots prononcés par celui qui sera président de la République ne sont pas acceptés par les Verts. Finalement, Nicolas Sarkozy ne rencontrera pas des joueurs qui ne comptaient pas l'accueillir avec bienveillance. Dans un entretien accordé à SFR Sport, Fousseni Diawara, ancien défenseur de l’ASSE, s’est exprimé cette histoire.

« Nicolas Sarkozy avait tenu des propos insultants »

« En 2005, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, était en visite en Rhône-Alpes. L’intendant de l’ASSE nous a dit qu’il voulait venir nous voir au vestiaire le lendemain. Ça a fait pas mal de bruit. Moi, j’étais totalement opposé. Nicolas Sarkozy a eu des propos très graves sur la banlieue. C’était à l’époque de Zyed et Bouna. Nicolas Sarkozy avait tenu des propos insultants. Je ne me voyais pas l’accueillir avec un tapis rouge les bras grands ouverts et le saluer dans le vestiaire. Je l’ai fait savoir. J’étais le premier devant la porte du vestiaire. J’ai prévenu l’intendant. Je lui ai dit : ‘Si Monsieur Nicolas Sarkozy vient, je ne lui dis pas bonjour.’ J’ai mes convictions. Je suis fier d’où je viens. Je ne me voyais pas aller le saluer par rapport à ce qu’il avait dit et ensuite aller voir mes potes au quartier et faire comme si de rien n’était alors que tout le monde avait été choqué par les propos qu’il avait eus. Le lendemain, on pensait qu’on allait voir Nicolas Sarkozy. Il n’est pas venu. On ne sait pas ce qui s’est passé, peut-être qu’il nous a entendus. À cette époque on avait un vestiaire composé de pas mal de ‘têtes brûlées’ : Pascal Feindouno, Herita Ilunga, Zoumana Camara pour ne citer qu’eux. Il y avait aussi Jérémie Janot, Julien Sablé… On avait vraiment un groupe exceptionnel, très solidaire et très soudé. On savait ce qu’on voulait. À ce moment-là on ne voulait pas de Nicolas Sarkozy, avec tout le respect qu’on lui doit car c’était quand même un ministre. Mais il y a des choses qui ne passent pas. On avait du caractère et on l’a montré », a-t-il déclaré.

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