Le choc qui opposait ce soir l’Angleterre et l’Italie offrait aussi un duel à distance entre Mario Balotelli et Wayne Rooney. Et c'est l'attaquant italien à l'image de son équipe (0-0, 4-2 tab), qui en est sorti vainqueur.
Balotelli réalise un match plein Si son caractère peut énervé, « Super Mario » retient les leçons. Il était temps ! Son match raté contre l’Espagne, sa punition sur le banc de touche, son magnifique but contre l’Irlande, et ce soir, la grosse performance de Balotelli montre bien une chose, son potentiel est énorme. Présent dans tous les duels, parfois battu, il a fait preuve d’un très bon caractère, qu’il est toujours bon de souligner, mais aussi, il s’est retrouvé assez souvent dans des situations dangereuses. Son énorme occasion à la 25e minute était le premier ballon exploitable par Mario. Un face-à-face trop lentement exécuté, face a Hart, et Terry eut le temps de revenir sur lui, un peu a l’image d’un Ramos au premier match. Mais Balotelli ne baisse pas les bras et montre son vrai caractère. Prise de risque. Une reprise acrobatique (31e), une lourde frappe juste avant la mi-temps (42e ), Balotelli remplit presque son contrat d’attaquant, à un but près. Le Citizen revient des vestiaires avec la même envie. Dès la 51e, il se procure une grosse occasion avant de réaliser une « Balotelli » à l’heure de jeu : contrôle poitrine, dos au but, ciseau retourné. Beaucoup plus spectaculaire qu’efficace, l’Italien fait le spectacle. Il restera moins en vue par la suite. En prolongation, à chaque ballon qu’il a eu à jouer, Balotelli a cherché à tirer pour mettre en danger le gardien anglais, mais rien de très prolifique. Au cours de la séance des tirs aux buts, il prendra ses responsabilités, et ouvrira les hostilités face à son coéquipier en club, Joe Hart. L’homme est costaud, le joueur est grand.
Rooney n’est jamais entré dans le match Les espoirs d’un peuple entier reposaient sur ses épaules. Celui qui était suspendu lors des deux premiers matchs de sa sélection n’a jamais convaincu. Même s'il est l’unique buteur contre l’Ukraine, Wayne Rooney réalise un tout petit match. Idem ce soir, cette fois-ci sans marquer. Placé comme un numéro 10, Rooney avait un rôle de distributeur ? Certes, son sens de la passe n’est pas à remettre en cause, mais peut-on se passer d’un tel avant-centre ? Souvent trop décroché, le joueur de Manchester United est descendu beaucoup trop bas dans le match pour récupérer des ballons. Au final, il n’était pas là où on avait besoin de lui, c’est-à-dire dans la surface adverse. Seulement à de rares occasions, il s’est trouvé en situation dangereuse, comme au quart d’heure de jeu où sa tête passe au-dessus des buts de Buffon. Sur un une-deux avec Welbeck et puis c’est tout. La première période s’achève sur cette triste prestation. La seconde ne sera pas plus glorieuse pour l’avant-centre des « Three Lions ». Un peu à la Ibrahimovic, Rooney redescend d’un cran pour toucher plus de ballon. La seule différence c’est que le Suédois est largement à son aise dans ce rôle, pas l’Anglais. Il permet aux Anglais de prendre l’avantage durant la séance de tirs au but d’une belle frappe. C’est dans les grands moments qu’on voit les grands joueurs.
Benjamin Bouchard