Le XV de France a nettement dominé le Canada (46-19). Enfin seulement au score. Car les Bleus ont longtemps été contrariés par des semi-pros qui avaient joué quatre jours plus tôt.Du fait de la surprenante victoire de l’Irlande sur l’Australie (15-6), les esprits les plus calculateurs estiment qu’il vaut mieux désormais perdre face à la Nouvelle-Zélande pour se retrouver dans la partie de tableau des nations européennes. Cela tombe bien, le XV de France a tout fait pour se préparer à perdre samedi prochain face aux Blacks. Pour prendre une bonne dérouillée même.
Face à une équipe canadienne semi-pro, affaiblie qui plus est par un rude combat quatre jours plus tôt face aux Tonga, le XV de France a livré une prestation alarmante comme l’illustraient les sept pertes de balle à zéro après une demi-heure de jeu. Hormis une nette domination en mêlée fermée, les Bleus ont été tenus en respect dans le combat. Derrière, l’imagination et la créativité avaient été laissées au vestiaire.
Les choix de Marc Lièvremont interpellent également. Combien d’essais risibles Damien Traille devra nous faire encaisser pour que l’on arrête de le placer à l’arrière en Coupe du Monde. Les changements de XV incessants ne permettent pas également de dessiner une équipe-type. La charnière n’est pas en confiance. Au centre, personne ne perce. Dans les rucks, les barbus canadiens ont fait jeu égal.
La fraîcheur physique et la profondeur de banc ont fait la différence en fin de rencontre. Mais l’inquiétude après une telle prestation est énorme. Le XV de France va dans le mur. Il est noir et il peut faire très mal.