Humilié par les Tonga la semaine dernière, le XV de France s'est magnifiquement qualifié pour les demi-finales de la Coupe du Monde en écrasant son meilleur ennemi, l'Angleterre (19-12). Enorme !
« On ira tous au paradis ». Le message craché à tue-tête dans les enceintes de l’Eden Park d’Auckland dès le coup de sifflet final est limpide : cette équipe de France-là n’a pas lâché le morceau et sera bien au rendez-vous des demi-finales de la Coupe du Monde samedi prochain (10h) contre le pays de Galles. Touchés dans leur orgueil samedi dernier face aux îles Tonga (14-19), humiliés même, les Français étaient pourtant au bord de l'explosion avant d'affronter leur meilleur ennemi anglais. Mais ce midi (heure française), le Trophée Webb Ellis n'est plus un doux rêve inaccessible, mais bien un objectif encore envisageable.
Car le XV de France a su faire le dos rond, oublier les querelles internes pour aller chercher une victoire en groupe, avec les tripes et le cœur, face à de vaillants anglais pourtant invaincus jusque-là dans la compétition. A base « de sacrifices, de souffrances et de solidarités », du Lièvremont dans le texte. Une victoire qui restera, quoi qu’il en advienne, dans l’histoire. Nerveux depuis le début de la compétition, Marc Lièvremont pouvait laisser exploser sa joie au micro de TF1 : « Battre les Anglais, quel pied quand même ». Effectivement, depuis sa prise de fonction en 2007, le sélectionneur du XV de France n'avait battu qu'à une seule reprise le XV de la Rose, l'année dernière lors du tournoi des six nations. Les Bleus restaient surtout sur deux échecs contre l'Angleterre en Coupe du Monde, deux fois en demi-finale (2003 et 2007).
Mais voilà, revanchards, complètement revigorés, Thierry Dusautoir et les siens ont pris les Anglais à la gorge d'entrée de jeu en inscrivant deux essais par les Toulousains Vincent Clerc et Maxime Médard (22e et 30e). A la mi-temps, le constat était sans appel : le XV de France menait déjà 16-0 et avait fait un grand pas vers la qualification. Incroyable, mais vrai. Le retour des Anglais en seconde période, marqué par des essais de Ben Foden et Mark Cueto (54e et 76e), n’y changera rien. Pour la cinquième fois consécutive, le XV de France sera bien au rendez-vous des demi-finales. Non, les Français ne sont pas morts !