Icône du basket français, Céline Dumerc porte un regard bienveillant sur son sport et son rôle de capitaine du Team Caisse d’Epargne. Pleine de sagesse, la meneuse des « Braqueuses » s’estime très chanceuse.
Être capitaine du Team Caisse d’Epargne, c’est un rôle différent de celui que vous connaissez d’habitude ? C’est un peu particulier et différent du rôle que j’ai en club ou en équipe de France parce que je côtoie des sportifs issus d’horizons très variés et surtout éloignés du mien. C’est très enrichissant parce que tu peux échanger avec les athlètes, qu’ils soient valides, non-valides, handballeur ou autre. On parle de nos quotidiens, c’est assez amusant. On parlait justement ce matin du fait de se lever à 7 ou 8h : pour un basketteur, c’est l’enfer, mais pour un nageur, c’est juste normal… Y a-t-il des sportifs qui vous fascinent ou des sports qui vous impressionnent, par leur difficulté, leur technique, etc… ? La natation… Non mais la natation, pour moi, c’est un truc tellement improbable ! Tu me mets dans l’eau, je patauge deux minutes et je suis déjà fatiguée. Et eux, ils nagent pendant quatre heures, non stop, sans broncher ? C’est dément… Dans certains sports, le nombre d’heures d’entraînement pour une simple échéance de quelques minutes, pour une seule épreuve parfois, c’est incroyable. Dans le basket, on fonctionne avec des championnats, des rencontres aller-retour, des matchs qui durent et dans lesquels tu peux prendre le temps de revenir. En natation, tu rates ton plongeon, tu peux aller te rhabiller… Des Jeux Olympiques, ce sont l’occasion de croiser des stars du sport. Il y en a pour qui vous pouvez vous transformer en fan ? Je ne suis pas du tout « fan », en général. Mais j’avoue qu’aux Jeux de Londres, quand on a marché lors de la cérémonie d’ouverture, je me suis vu passer tout près d’athlètes que je n’avais eu l’occasion de voir qu’à la télé et oui, j’ai pris des photos (rire)… Et j’ai aimé voir ce comportement. Tous les sportifs, aussi performants soient-ils, qui échangent et se prennent au jeu.
« J’appréhende un peu quand la lumière va s’éteindre »
Allez, un nom… Les handballeurs ! Usain Bolt ? Non, moi ce sont les handballeurs. Je les regarde à la télévision, ces mecs-là ont tout gagné et là ils sont devant moi. Ce sont des mecs simples, adorables, ultra-accessibles. Le Team Caisse d’Epargne vous offre un rôle en dehors des parquets. Est-ce que c’est quelque chose auquel vous pensez, à votre après-carrière ? Ce n’est pas une question qui retient mon attention. Je me la suis déjà posée, oui, mais rarement très souvent et très longtemps. Je suis très basket donc j’imagine que ce sera là-dedans. Mais est-ce que j’aurai les compétences pour occuper un rôle différent ? Je ne sais pas. On vous sent épanouie, heureuse. C’est le cas ? Quand vous vous rendez compte que vous avez réussi à vivre de votre passion, que ça dure depuis près de 15 ans, c’est une chance inouïe. J’ai connu des très hauts, mais j’ai aussi connu des très bas. Mais c’est la vie ! Alors, quand vous avez la chance de vivre de votre passion, quand votre quotidien c’est le sport, un simple ballon de basket, que voulez-vous de plus ? Les sportifs vivent des choses incroyables, vraiment. Et dans un sport collectif, tu as la chance de pouvoir le partager avec les gens qui souffrent avec toi, tous les jours. Je suis heureuse parce que je me rends compte de la chance que j’ai. Et quand la lumière va s’éteindre ? Vous n’appréhendez pas ce moment ? Un peu (sourire). Si, un peu… Je pense que c’est aussi pour cette raison que je n’arrive pas à me donner une date de fin. Parce que je me dis : « Mais comment ça va être quand la lumière va s’éteindre ' » Je n’aime pas trop le noir, en plus… L’aventure sera différente, c’est certain, mais malgré mon naturel pessimiste, je me dis que ça sera aussi bien à vivre. Quoiqu’il se passe.