Éditorial. Aux commandes du PSG depuis l’arrivée de QSI, Nasser Al-Khelaïfi est la cible de critiques très souvent injustifiées. Difficile, pourtant, d’omettre l’importance capitale des Qataris dans le développement colossal de l’écurie parisienne comme du football français.
C’est ce qu’on appelle « avoir la mémoire courte ». C’était pourtant il y a seulement six ans. En cette année 2011, au sortir d’un plan Leproux qui a pacifié le Parc des Princes mais qui l’a surtout vidé de sa substance, et d’une équipe qui a toutes les peines du monde à convaincre, personne ne veut reprendre le PSG. Colony Capital tente à de nombreuses reprises de trouver un repreneur, en vain. Plusieurs hauts dirigeants du groupe commencent même à sérieusement s’inquiéter de cet investissement qui ronge sang et sous. Et le miracle a fini par arriver. Un cadeau du ciel nommé QSI, aux commandes d’une offre de rachat inespérée et d’un projet sans précédent dans le football français.
Le Qatar a sauvé le PSG
Paris a changé de dimension. Et le mot est faible… Passer de Sammy Traoré à Zlatan Ibrahimovic, avec tout le respect que l’on peut avoir pour la palette technique du grand Sammy, c’est même un changement de galaxie. Depuis six ans, les Qataris dépensent sans compter, à chaque mercato. Depuis six ans, notre indice UEFA est bichonné par les prestations parisiennes sur la scène européenne. Depuis six ans, la Ligue 1 accueille des stars plus impressionnantes les unes que les autres. Javier Pastore a été le premier cadeau. Un bonbon qui nous régale encore de ses gestes bercés par un insouciante indécence. Maxwell, Marco Verratti, Thiago Motta, Zlatan Ibrahimovic, Edinson Cavani, Angel Di Maria et même David Beckham ont enfilé, tour à tour, le maillot parisien. Le Qatar a fait des rêves de supporters une réalité que certains n’ont même pas pris le temps de savourer. Un quotidien de paillettes, qui remplit les stades de France chaque week-end, et que plusieurs acteurs de Ligue 1 piétinent, sans honte, sans reconnaissance, dès qu’ils en ont l’occasion. Des rancœurs personnelles, comme celle de Didier Quillot, reçu par Nasser Al-Khelaïfi il y a quatre ans pour proposer ses services au PSG mais pas considéré à sa juste valeur, selon ce qu’il a pu dire à des proches à l’époque. Désormais aux plus hautes fonctions de la LFP, organisme qui a grassement négocié les droits de diffusion avec beIN SPORTS (pour un montant record), il ferait partie des plus acerbes à l’égard de la politique mise en place par Nasser. Ego, quand tu nous tiens…
La Ligue 1 en profite allègrement
Obsédé par Vincent Labrune à l’époque de sa présidence marseillaise, Jean-Michel Aulas concentre désormais toute son énergie à mener la fronde contre les Qataris. Sous couvert d’un pseudo problème d’équité sportive, le patron des Gones ne lâche plus sa proie favorite. Difficile de savoir pourquoi, si ce n’est la frustration d’avoir perdu sa place de n°1 dans un Hexagone qu’il a, lui-aussi, écrasé pendant près de dix ans. Pourtant, c’est bien le PSG qui a proposé 50 millions d’euros pour Alexandre Lacazette, l’été dernier. Et c’est aussi le PSG qui a acheté Jallet, Gameiro, Matuidi, Bisevac, Aurier, Digne ou encore Kurzawa à des clubs de Ligue 1. Certes, le gros du marché est fait à l’étranger mais régulièrement, Paris achète en France. Des investissements qui permettent aux autres écuries de se développer comme de progresser, chaque week-end, à l’épreuve d’une armada construite pour rivaliser avec le gotha européen. Alors oui, tout n’est pas parfait. Ces quatre saisons sans avoir remplacé Leonardo et en ayant manqué des gros coups (Neymar) peuvent nourrir quelques réserves à l’encontre du travail de Nasser Al-Khelaïfi. Mais de là à remettre en cause ses compétences voire même sa présence au sein du PSG est tout simplement incorrecte et inacceptable. Au nom de ceux qui se régalent chaque saison et qui souhaitent que cela continue encore longtemps : merci, Nasser Al-Khelaïfi.