PSG : Lâchez Unai Emery !
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Le PSG sort d’une semaine très délicate avec les contre-performances face à Montpellier et Ludogorets. Et Unai Emery est lynché. Un constat un peu trop simple de la situation du club de la capitale. Le technicien basque n’est certes pas étranger aux difficultés parisiennes, mais le champ des responsabilités s’élargit bien au-delà d’Emery.

Deux contre-performances et ça repart. Après un mois de novembre plutôt convaincant, les premiers compliments pour Unai Emery ont fleuri. Mais suite à la débâcle contre Montpellier (0-3) et le nul inquiétant contre Ludogorets (2-2), le technicien basque est de nouveau dans l’œil du cyclone. S'il n'est pas exempt de tout reproche et a évidemment sa part de responsabilité dans la situation actuelle du PSG, Emery est loin d'être le seul concerné par les difficultés parisiennes. Loin de là. Et pourtant, c'est lui qui est en première ligne. Et ça en devient exaspérant.

Des choix ? Quels Choix ?

Toutefois, Unai Emery est habitué. Longtemps, il lui a été reproché de ne pas faire jouer Hatem Ben Arfa. Un reproche que j'ai été le premier à formuler. Mais l'international français a les clefs du jeu depuis plusieurs rencontres. Et cela ne suffit pas pour calmer les critiques. Elles sont reportées sur d'autres critères. Contre Ludogorets, les prises de décision du technicien espagnol n'ont pas porté leur fruit. Il a choisi de changer ses deux latéraux, avant de faire entrer Jesé à la 84e minute. Dans son esprit, les entrées de Kurzawa et Aurier sont des choix offensifs tant ils ont un rôle crucial dans le jeu prôné par Emery. Les deux ont presque joué ailiers et le premier cité a même offert le but égalisateur à Di Maria. Mais surtout, de nombreux observateurs se sont étonnés de ne pas voir entrer Jean-Kevin Augustin. Mais posons la question différemment. N'est-ce pas dramatique de réclamer l'entrée en jeu d'Augustin dans un match décisif de Ligue des Champions, compétition que prétend vouloir remporter le PSG ?

Un effectif finalement limité

La réponse est bien évidemment oui. Quand la Juventus peut se permettre de faire entrer en cours de jeu Paulo Dybala, le Real MadridAlvaro Morata, le Borussia DortmundMarco Reus, certes qui encore convalescent après sa longue blessure, ou encore Arsenal qui lance Theo Walcott en cours de jeu, Unai Emery n'a que Jesé et Jean-Kevin Augustin comme solution offensive. Inutile de se leurrer. Le PSG ne boxe pas dans la même catégorie que ses possibles adversaires en huitièmes de finale. On touche là les limites de l'effectif parisien. Dès qu'il manque un ou deux joueurs, cela devient rapidement compliqué. C'est le cas en ce moment avec notamment Javier Pastore, Marco Verratti et Adrien Rabiot. Le recrutement est responsable de ce manque de profondeur de banc. Mais le secteur de jeu pour lequel ce constat est le plus criant est clairement l'attaque. Effectivement l’immunité dont bénéficie Angel Di Maria est surprenante, mais qui faire entrer à sa place ? Unai Emery n'a aucune solution de secours et c'est bien là le problème. Concernant le fait qu'El Fideo soit resté les 90 minutes sur la pelouse, on peut considérer que c'est de la gestion afin d'éviter une bronca à l'Argentin qui ne l'aurait pas aidé à retrouver le moral.

Emery n'a pas de cadres

Autre aspect de la gestion estivale qui ressurgit aujourd'hui : les départs. Inutile de dire que Zlatan Ibrahimovic n'a pas été remplacé. Si Edinson Cavani empile les buts et reste, de loin, le Parisien le plus irréprochable depuis le début de saison, il a simplement remplacé le Suédois d'un point de vue sportif. Pour le reste, Ibra, leader incontesté du vestiaire parisien, n'a pas d'équivalent dans l'équipe actuelle. Unai Emery n'a pas su remobiliser ses joueurs à la mi-temps contre Ludogorets, mais aucun cadre non plus n'a été en mesure de le faire. Malgré tout les défauts qu'on peut lui trouver, Ibrahimovic était le patron, un véritable leader, mort de faim et qui avait une haine de la défaite sans égale. S'il avait été là, nul doute qu'il aurait poussé son coup de gueule. D'autre part, l'importance du départ de David Luiz a été grandement minimisée. Comme pour le Suédois, aucun joueur n'a été recruté pour le remplacer numériquement, mais surtout, le Brésilien était également un cadre très important, apprécié de tous pour sa bonne humeur, mais pas seulement. S'il mettait l'ambiance en interne, l'actuel joueur de Chelsea était également capable de prendre la parole quand il le fallait et son énergie et sa hargne faisaient la différence. Thiago Silva, Thiago Motta et Blaise Matuidi, les derniers anciens du vestiaire devront donc prendre leur responsabilité puisque Unai Emery ne peut pas compter sur David Luiz et Zlatan Ibrahimovic. Et ça, il n'y peut pas grand-chose. @Arthur_Montagne

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