Mathieu Valbuena a beau être décisif et efficace, il agace et divise par son profil atypique et sa capacité à toucher le sol plus souvent que les autres…
Christian Gourcuff ne pouvait laisser passer ça. Après la défaite de son équipe face à Marseille, le 17 décembre dernier (2-1), le sage technicien breton est sorti de ses gongs. « Les tricheurs ne sont pas sanctionnés. Au contraire, on les favorise ». Une colère froide, loin d’atteindre les niveaux d’excellence d’un Louis Nicollin, mais que la Ligue a tout de même sanctionné d’un match de suspension. Dans le viseur de l’entraîneur des Merlus : Mathieu Valbuena. Auteur d’une simulation dont il détient le secret, le Marseillais a obtenu le coup-franc ayant donné la victoire aux Phocéens. Un épisode à rajouter au dossier Valbuena, déjà bien épais. « S'il est souvent à terre, c'est parce qu'il subit beaucoup de fautes au vu de son jeu et de sa petite taille, tente de justifier Bruno Germain, ancien joueur de l’OM. Et puis il y en a d'autres qui tombent beaucoup et on en parle moins. Regardez Nenê ou Ménez ! C'est leur jeu qui veut ça ! » Il est vrai que le Parisien Nenê maîtrise aussi son sujet, et d’avantage que son alter-ego marseillais, puisqu’il totalise déjà 69 fautes subies depuis le début de la saison (42 pour Valbuena, 45 pour Ménez).
Tous les coups sont permis Pour justifier cette propension à tomber si facilement, où à obtenir des coups-francs, c’est selon, Élie Baup met en avant une certaine intelligence. « De sa petite taille, un déficit à la base, il en a fait un avantage en faisant marcher sa tête, explique le consultant Canal+. Il a appris à se protéger sur un terrain. Si beaucoup de gens se reconnaissent en lui aujourd'hui, c'est qu'il véhicule une image de battant qui y arrive coûte que coûte. » Prêt à tout pour réussir, même à « tricher », cela fait partie du métier, du jeu et du personnage. « On aime ou on n'aime pas, il est décisif et même essentiel aux résultats de Marseille, résume Olivier Dacourt. Grâce à lui, Marseille poursuit sa route en Ligue des champions et revient en championnat. Il a porté l'équipe avec André Ayew. » Un message directement adressé à ceux qui rêvent de se faire une place parmi les pros : il faut tomber, pour réussir…
"C'est très énervant" À force d’être en contact régulier avec le sol, Mathieu Valbuena ne s’est pas fait que des amis. Comme Franck Leboeuf : « C'est un très bon joueur. Après, comme tous les joueurs qui se laissent tomber facilement, on a tendance à les critiquer quand on est défenseur car il y a un sentiment d'injustice. On reproche ça à Drogba, à Nenê, à Valbuena.... Au corps arbitral de faire le boulot. C'est très énervant… J'en ai connu, je peux vous faire une liste de joueurs qui font que du cinéma. Je serais arbitre, sur certains, je ne sifflerai jamais faute. Au moins, je sais qu'à 80% j'aurais raison. » En attendant que Franck ne délaisse Hollywood pour la Direction Nationale de l’Arbitrage, d’autres lui conseillent de faire attention et de « doser » son mode opératoire. « Je ne fais pas partie de ses détracteurs, mais la seule chose qui m'agace un peu chez lui c'est sa tendance à en rajouter. Dès qu'on le touche, on a l'impression qu'il est rentré dans des barbelés ou qu'il a sauté sur une mine. Il en fait des tonnes. Alors c'est vrai qu'il prend des coups, mais après on ne sait plus si c'est vrai ou faux.»
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