Alors que l’opinion publique aurait changé d’avis concernant la taxe à 75% dans le football, l’hypothèse d’un compromis fait son trou.
Selon le dernier sondage rapporté par Le Parisien ce mercredi, 67% des Français jugent que c’est aux joueurs de prendre en charge la nouvelle taxe à 75%. À un mois de la grève programmée la semaine dernière par les présidents, l’heure est aux négociations. Jeudi, plusieurs présidents dont Vincent Labrune et Jean-Michel Aulas rencontreront François Hollande. Le Président de la République ne veut pas bouger mais un compromis pourrait voir le jour.
« PAYER EN CONNAISSANCE DE CAUSE »
Comme le rapporte Le Parisien, le compromis pourrait consister à supprimer la rétroactivité de cette taxe. Jean-Pierre Louvel, président de l’UCPF, confirme : « On ne change pas les règles en cours de partie. La rétroactivité de cette taxe nous conduit à la refuser. La solidarité, on la pratique déjà. On reverse 130 M€ de nos recettes aux autres sports. S’il faut vraiment consentir un nouvel effort, on est prêts à le faire sur les nouveaux contrats, le temps de la durée de ces contrats. On veut payer en connaissance de cause. » Mais tout le monde n’est pas du même avis, surtout lorsque le sondage indique que les joueurs devraient prendre en charge la nouvelle imposition.
« NE PAS SE DISPERSER »
Philippe Piat, président du syndicat des joueurs, n’a pas hésité à livrer sa vision des choses : « Les dirigeants essaient de faire supprimer cette taxe, donc ils cherchent tous les arguments possibles. Ce qui serait dangereux en revanche, c’est qu’à la fin ce soit les joueurs qui paient, je ne sais comment. Mais comme je sais que c’est impossible, le reste ne m’intéresse pas. Si c’était pour en arriver à la conclusion que ce sont aux joueurs de payer, l’UCPF aurait mieux fait de se taire, d’accepter de payer et qu’on n’en parle plus. Les présidents feraient mieux de se battre sur la rétroactivité, ça, c’est intelligent. Quand on mène un combat, il faut être très précis et ne pas se disperser sinon à la fin, on ne gagne sur rien. Il vaut mieux se focaliser sur le maillon faible du projet, la rétroactivité. »