EDF : côté gauche, majorité trop absolue
La rédaction

L’équipe de France, entre son match face à l’Angleterre et l’Ukraine, est montée en puissance. Mais gare à ne pas devenir trop prévisible. Car un défaut commence à se voir chez les Bleus.

François Hollande et Laurent Blanc ont quelques points communs. Désormais, le premier a rejoint le second sous le flatteur sobriquet de « Président ». Pour les deux aussi, le changement c’est maintenant. Le premier a pris le pouvoir à l’Elysée en boutant Sarkozy dehors, le second a réussi ce que l’on attendait depuis 2006 : gagner un match en phase finale d’une compétition internationale. Enfin, Hollande et Blanc ont une même méthode : donner le pouvoir à la gauche. Si, en politique, il va falloir attendre un peu pour en voir les résultats, cela a plutôt bien marché en Bleu, avec un Ribéry retrouvé et un Clichy intéressant au point de piquer la place de Patrice Evra...

Mais le problème, c’est qu’en foot, l’alternance est nécessaire beaucoup plus rapidement qu’en politique... En comprenant vite cette tendance socialiste des Bleus, l’Angleterre n’a eu aucun mal à nous contrer. Ce qui a d’ailleurs inspiré une composition amusante, et tellement criante de vérité, de nos collègues des Cahiers du football.

Nul doute que Laurent Blanc, dans son analyse d’après-match, a dû souligner à ses joueurs cette fâcheuse tendance, et ce n’est sans doute pas pour rien que le sélectionneur a décidé de lancer Jérémy Ménez, au profil plus ailier qu’un Samir Nasri inexorablement attiré vers ses potes Benzema et Ribéry. Pourtant, malgré ces modifications tactiques, le jeu des Bleus a également penché d’un côté face à l’Ukraine comme le montre l’outil statistique Castrol EDGE.

Attiré par un Ribéry en excellente forme, qui comptait notamment le plus grand nombre de dribbles réussis de l’Euro (10 réussis) au terme des deux dernières journées, selon Castrol EDGE, et boosté par un Gaël Clichy au tempérament plus offensif que Patrice Evra, le jeu des Bleus a suivi la mode du moment en France : à gauche toute ! Face à l’Ukraine et sa défense espacée, c’est passé. Face à la Suède, peut-être aussi... Mais plus tard, l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne s’en délecteront... A moins qu’attirer par la gauche pour mieux piquer par la droite soit un plan machiavélique concocté par Laurent Blanc. Car quand on y pense, face à l’Ukraine, les espaces étaient côté droit sur le but de Ménez et dans la construction de celui de Cabaye. En politique, passer par la gauche pour finir à droite, ça passe moyen. Mais en foot, ça peut être malin. Allez poser la question à Eric Besson. Dans les deux domaines, c’est un spécialiste...