Mercato - PSG : Emery, pourquoi tant de haine ?
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Le PSG terminera deuxième de Ligue 1 et certains observateurs estiment qu’Unai Emery est le grand responsable du fait que le club de la capitale ne conservera pas son titre. La première saison du Basque est même considérée comme un échec. Une analyse bien trop radicale.

C'est donc officiel, le Paris Saint-Germain ne sera pas champion de France pour la cinquième fois de suite. Auteur d'une saison éblouissante, l'AS Monaco remporte son huitième titre dans l'engouement général. De nombreux observateurs se réjouissent plus de la défaite du PSG que de la victoire de l'ASM. Une nouvelle preuve que la culture foot de ce pays est douteuse. Autre exemple significatif, l'acharnement dont est la cible Unai Emery. Alors bien évidemment, Monaco mérite amplement son titre et l'entraîneur parisien n'a pas tout réussi. Mais de là à réduire à un simple échec la saison du club de la capitale et à ériger le Basque en responsable de tous les maux du PSG, il y a peut-être une marge non ?

Un été catastrophique... mais une équipe en progrès

Pour analyser la saison d'Unai Emery, il faut remonter à son arrivée. Petit rappel chronologique. Fin mai Laurent Blanc est licencié, fin juin l'entraîneur espagnol débarque et le 14 juillet Patrick Kluivert est nommé directeur du football. Le PSG a donc complété son organigramme seulement deux semaines avant le début de la saison. Résultat ? Un mercato catastrophique réalisé en grande partie par Olivier Létang. Difficile dans ses conditions de « rêver plus grand ». Et sans surprise, la première partie de saison est délicate. Mais force est de constater que les Parisiens ont constamment progressé pour finalement réaliser une année 2017 satisfaisante. Évidemment, ce dont tout le monde se souvient c'est la défaite à Barcelone, qui représente le véritable échec de la saison parisienne. Mais il ne faut pas oublier pour autant le match aller contre le Barça, et les démonstrations au Vélodrome et contre Monaco. Des victoires sur lesquelles il faudra s'appuyer.

Une gestion critiquée... mais efficace dans de nombreux cas

L'un des aspects le plus souvent mis en avant pour critiquer Unai Emery est sa gestion de l'effectif. Il est vrai qu'en arrivant au PSG, il n’a jamais caché son amour pour la concurrence. Mais comment lui reprocher de devoir faire avec son effectif ? Critiquer le Basque pour avoir continué à aligner Angel Di Maria lors de la première partie de saison relève presque de la mauvaise foi. Javier Pastore blessé et Hatem Ben Arfa n'étant pas un ailier, Jesé était l'une des rares options pour suppléer l'Argentin et compte tenu des prestations de la recrue estivale... Mais surtout, dès qu'Emery a eu les joueurs pour mettre en place sa concurrence, il l'a fait. Julian Draxler a donc poussé Di Maria sur le banc et le Fideo a retrouvé son meilleur niveau en 2017. Pas si mal pour des choix régulièrement contestés. Sa gestion des gardiens a également été critiquée. Certes, instaurer une concurrence entre ses portiers n'est pas banal, mais aucun des deux ne s'est imposé naturellement, mais si cela s'est avéré difficile pour Alphonse Areola, Kevin Trapp s'en est plutôt bien sorti. Sans être complètement décisif, l'Allemand a toutefois affiché un niveau supérieur à celui de la saison dernière. Enfin, ne parlons pas du cas Ben Arfa, je me suis déjà suffisamment étendu sur le sujet, mais si on veut continuer à nier le fait qu'il n'a pas le niveau, ni le professionnalisme requis pour un grand club, continuons à nous voiler la face...

Un bilan contrasté... mais un avenir à Paris

Le bilan est donc mitigé, c'est incontestable. Toutefois, il n'y a rien de catastrophique, loin de là. L'image du PSG a certes été écornée à Barcelone, mais cette défaite doit servir de leçon. En championnat en revanche, s'il y a des regrets, le club de la capitale pourrait toutefois finir avec un total de 89 points. Le record historique est de 96, mais surtout avec 89 unités, les Parisiens font mieux que tous les champions depuis que la victoire est à trois points. Seule exception, la saison record du PSG l'année dernière. Par conséquent, le bilan est loin d'être ridicule d'autant que l'équipe a progressé et se séparer d'Unai Emery marquerait donc une rupture qui obligerait le club à de nouveau repartir de zéro. Il faut donc conserver le Basque et le juger sur une deuxième saison avec des joueurs qu'il aura choisis. L'arrivée d'un nouveau directeur sportif pourrait l'aider dans cette tâche. Quoi qu'il en soit il n'aura plus le droit à l'erreur. Les vautours rodent, et le moindre faux pas ne lui sera pas pardonné. Mais cette saison, il a dû prendre conscience de la mentalité française et surtout de la culture foot d'un pays qui érige Hatem Ben Arfa en victime et se réjouit des défaites de son club le plus puissant. Il faut faire avec, ça ne changera pas. Espérons qu'Emery passera au-dessus de ça et fera taire les critiques...

@Arthur_Montagne

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