Villas Boas n’a rien du nouveau Mourinho
La rédaction

Annoncé à Chelsea, André Villas Boas est déjà vu par les médias comme le nouveau José Mourinho. Malgré un parcours similaire, beaucoup de choses séparent son ex-disciple du Special One.

Plus jeune entraîneur à gagner une coupe d’Europe (33 ans), André Villas Boas est un tacticien précoce et surdoué. L’entraîneur du FC Porto aurait même séduit Chelsea, qui est prêt à débourser 15 millions d’euros (sa clause libératoire) pour le débaucher du club portugais. Ce qui ferait d’AVB l’entraîneur le plus cher de l’histoire du football. Membre du staff de José Mourinho à Porto, Chelsea et à l’Inter, Villas Boas possède un CV hors norme à son âge. Si certains aiment le comparer à son mentor, le surnommant même « The Special Two », lui répète à l’envi qu’il n’est pas « un clone de Mourinho ». «Je ressemble plutôt à Bobby Robson : j’ai des origines anglaises, j’ai un grand nez, et j’aime le vin », ironise-t-il dans un premier temps. Avant de la jouer faux modeste : « Je ne le considère pas comme un rival. Je ne peux pas être en concurrence avec quelqu’un qui est, selon moi, le meilleur entraîneur de tous les temps ».

« Réservé » et plus sociable

Derrière ces déclarations mi-ironiques mi-lisses se cachent de réelles différences entre les deux Portugais, tant au niveau de la pratique professionnelle que de la personnalité. Lui-même se définit comme « un homme réservé », ce qui contraste avec l’hyperactivité, voire la mégalomanie de José Mourinho. Tandis que ce dernier concentre toute l’attention sur lui, il arrive souvent à AVB de manger en compagnie de l’ensemble des salariés de son club. Fréquemment, même, il règle la note. Face à l’ambition démesuré du Mou, lui annonce qu’il « n’est pas carriériste, je peux rester quinze ans dans un club que j’adore ». Alors que Mourinho a érigé la polémique en stratégie de communication et de mobilisation de joueurs, AVB ne critique jamais un de ses hommes en public. La règle : ce qui se dit et se passe dans le vestiaire n’en sort pas. « Quand un joueur rate quelque chose, il l'appelle et reste toujours très calme avec lui. Il lui explique clairement en quoi il a fauté », témoigne Orlando, qui a évolué sous les ordres de Villas Boas à l’Academica.

Une revanche à prendre sur Mourinho

Dans les faits, leur relation n’est ni houleuse ni fusionnelle. Plutôt cordiale, malgré six années passées à travailler dans les mêmes clubs, de Porto à Chelsea, en passant par l’Inter Milan. C’est justement dans la capitale italienne que la collaboratio a pris fin. Après avoir obtenu son diplôme d’entraîneur professionnel en Ecosse en avril 2009, celui qui était jusqu’alors simple membre du staff Mourinho candidate au poste d’entraîneur-adjoint. Outre le fait qu’il « le trouvait très bon dans la partie théorique mais qu’il ne maîtrisait pas la pratique », selon un proche de Mourinho, ce dernier n’apprécie pas l’opportunisme du jeune loup, et le placardise sur le champ au sein de l’Inter. Peur de la concurrence le Mou ? « J’étais prêt à tout donner pour lui, mais il ne me confiait pas assez de responsabilités, alors j’ai voulu voler de mes propres ailes », raconte Villas Boas. A Chelsea, une victoire en Ligue des Champions lui permettrait assurément de dépasser Mourinho.