Alors que Marcelo Bielsa fait beaucoup parler de lui depuis son arrivée par sa communication atypique, deux experts ont tenté de décrypter l’attitude de l’Argentin.
Entraîneur imprévisible ne laissant jamais indifférent dans les différentes équipes qu’il a dirigées, Marcelo Bielsa a montré depuis son arrivée à l’OM cet été une étrange forme de communication. Volcanique sur le terrain puis extrêmement discret face aux journalistes, qu’il ne regarde même pas dans les yeux, l’entraîneur argentin fascine autant qu’il intrigue. Ce vendredi, le quotidien L’Équipe a fait appel à deux spécialistes de la communication, Frank Tapiro et Jean-LucMano, pour décrypter l’attitude d’El Loco.
« EN CONFÉRENCE DE PRESSE, BIELSA FAIT DU RAPHAËL MEZRAHI »
Sur sa décision de ne pas regarder les journalistes dans les yeux, les deux experts ne sont pas d’accord. « Dans "conférence de presse", il y a conférence, c’est-à-dire être en relation avec les autres et ne surtout pas regarder ses pieds. De ce point de vue, c’est 0/20. Bielsa fait du Raphaël Mezrahi », analyse FrankTapiro. « À sa décharge, c’est compliqué de parler à des gens dans une langue qu’ils ne comprennent pas. Il sait qu’il n’aura pas de réaction sur lesquelles s’appuyer au moment où il parle. Il fait un effort pour coller au schéma qu’il s’est préparé, il ne veut pas s’en éloigner », juge Jean-LucMano.
« LES GENS SE DISENT QU’IL EST TROP NAÏF POUR ÊTRE COUPABLE »
Ce dernier évoque également le fameux survêtement de Marcelo Bielsa : « Porter les couleurs du club contribue à son acceptation auprès des supporters. Il n’y a que les militaires des armées régulières qui portent un uniforme. Il a la volonté de montrer que ce n’est pas un mercenaire ». Enfin, Franck Tapiro explique à sa manière l’indulgence dont a bénéficié Bielsa après sa charge virulente contre Vincent Labrune. « Avec ses lunettes, son survêt, son regard au sol et sa manière de parler dans sa barbe en espagnol et sans aucune véhémence, il donne l’image de quelqu’un de pas sûr de lui, et les gens se disent qu’il est trop naïf pour être coupable. Je n’avais jamais vu ça en communication, et ça marche. On le croit, on se dit que son président a peut-être menti, alors que s’il avait été véhément, on l’aurait moins cru. Et il aurait donné une raison à ses dirigeants de le sanctionner, voire de le virer », a-t-il déclaré.