Gameiro vas y fonce
La rédaction

Cette semaine, Mélina B. accuse les vieux mecs qui prennent Gameiro pour un con ! Ceux qui n'arrivent pas à concevoir que la maturité d'un footballeur ne coïncide pas obligatoirement avec son âge.

Tandis que le mercato a ouvert ses portes pour le 1er de l’an, les premiers départs se profilent à l’horizon. Celui du buteur lorientais Kevin Gameiro en direction de Valence fait polémique cette semaine.

Avec évidemment une question, une question dénuée d’intérêt… Vous savez, celle que l’on pose lorsqu’un jeune joueur doué décide d’aller voir ailleurs alors qu’il ne porte pas encore le poids d’un quart de siècle sur les épaules !

Comme si, soudain, en France, le permis de circuler n’était plus fixé à 18 ans !

On peut penser que l’amertume et le scepticisme de ceux qui estiment qu’il est prématuré pour lui de partir à l’étranger sont décuplés par le fait de voir s’appauvrir un peu plus le championnat français.

C’est vrai que Gameiro illuminait les travées sombres et moroses de notre Ligue 1. Mais arrêtons de tomber des nues chaque fois que la Ligue 1 enregistre le départ d’un joueur français. Ce n’est pas comme si on n’était pas préparé à voir filer nos meilleurs éléments pour les retrouver moins fringants dix ans plus tard, en pré-retraite, sur la Côte d’Azur, sur le Rocher ou encore à la Capitale !

Il n’y a pas d’âge pour s’expatrier… L’histoire du football nous fournit un panel d’exemples de réussites précoces à l’image de David N’Gog, que le Parc des Princes regrette tant, parti à Liverpool ou encore de Jérémy Ménez à la Roma. En contre partie, bien sûr, comme dans tous livres d’Histoire, il y a un chapitre dédié aux débâcles, celles des combattants fougueux mais qui, crédules et trop sûrs d’eux, se sont brûlé les ailes !

Ceux dont le voyage censé être initiatique s’est avéré être un périple sans retour… C’est le cas de Jérémie Aliadière qui s’est vu trop beau. Parti, avant même d’avoir 18 ans, à Arsenal. Il n’a jamais réussi à s’imposer dans le club londonien et après plusieurs tentatives, il se retrouve aujourd’hui sans club.

Cela ne fait pas rêver ! Certes, cela accorde un certain crédit à la thèse de ces talents gâchés car partis trop vite à l’aventure…

Cependant, plus que partir, il faut savoir rebondir. Partir est risqué, rebondir est osé.

La marque d’un grand footballeur réside dans sa capacité à se remettre en question et à garder confiance malgré certaines mésaventures. Aucune carrière n’est épargnée. Tous connaissent des déboires, il s’agit seulement d’être préparé à les digérer.

Ceux qui ont vu partir Thierry Henry de la maison familiale monégasque en direction de Turin ont dû se faire des cheveux blancs. Effectivement, cette expérience italienne s’est révélée être peu concluante. Et pourtant ! Il a eu la force de caractère d’exporter à nouveau son talent outre-manche et s’est très vite établi comme l’élément essentiel du vestiaire des Gunners pour finalement devenir le buteur le plus prolifique de l’histoire du club.

Et puis, il y a ceux qui sont partis tôt, qui ont semé le doute, mais qui, avec le temps, prouvent au monde qu’ils ont bien fait d’être audacieux.

C’est le cas de Samir Nasri, le minot de Marseille qui a posé ses valises en 2008 dans le club préféré des Frenchies, Arsenal. Il est arrivé sur la pointe des pieds dans l’idée de progresser aux côtés de grands joueurs dans le championnat européen le plus âpre pour les jeunes tricoteurs !

Et c’est avec cette humilité qu’il s’est improvisé, deux ans plus tard, comme le maître à jouer de l’équipe d’Arsène Wenger en parvenant même à faire rougir l’Espagnol Fabregas.

C’est tout ce que l’on peut souhaiter à Kevin Gameiro. Il était temps qu’il prenne conscience que le maillot breton est vraiment trop étroit pour lui.

L’heure a sonné, il a besoin de voir du pays pour s’épanouir. Alors, soutenons-le dans sa démarche plutôt que d’émettre des réticences infondées.

Restez en France, pourquoi ? Pour aller à Bordeaux qui développe autant de jeu qu’Arles Avignon !

Valence me semble être le club idéal pour une réception sans à-coup. La concurrence y est moins rude depuis les départs de Villa et Silva et le jeu proposé correspond au style de notre Bénabar qui n’attendra pas le battement d’ailes d’un papillon pour faire trembler les filets espagnols.

Gameiro est majeur, Gameiro est raisonnable, Gameiro est talentueux… L’essentiel pour lui désormais c’est de rapidement se faire vacciner contre la grippe espagnole !