Menacé de suspension car il ne dispose pas du diplôme requis pour entraîner en Espagne, Zinedine Zidane s’est défendu au cœur d’un entretien exclusif accordé à Sport24.
Plongé malgré lui au cœur d’une affaire qui fait grand bruit en Espagne, Zinedine Zidane fait l’objet d’une plainte dénonçant l’utilisation d’un prête-nom permettant à l’ancien joueur merengue d’exercer le métier d’entraîneur sans le diplôme requis en Espagne. Jugée recevable par la fédération espagnole - dont le président, Angel Maria Vilar, est en conflit ouvert avec Florentino Pérez, celui du Real Madrid - cette plainte a fait l’objet d’une instruction puis d’un rapport prévoyant trois mois d’exclusion de banc de touche pour Zidane. Le club madrilène a fait appel et bénéficie actuellement d’un délai de dix jours pour monter le dossier. Très discret jusque-là, Zinedine Zidane a accepté d’évoquer le sujet pour Sport24.
« LA POLÉMIQUE LANCÉE AUTOUR DES DIPLÔMES EST VICIEUSE »
« Il y a deux sujets bien distincts, celui du terrain et celui des diplômes. Comme quand j’étais joueur, je n’ai pas de problème avec les critiques lorsque je ne suis pas bon sur le terrain. Mais là, je ne veux pas que l’on confonde tout. La polémique lancée autour des diplômes est vicieuse. Et ils le savent tous, ici. J’ai les glandes ! Parce que c’est trop facile. Cela fait trois ans que je suis en train de passer mes diplômes en France. Je pouvais les passer en trois mois en Espagne. Or, justement, ce qui m’intéressait était de continuer à me former en France. J’y avais suivi ma formation de footballeur, je voulais m’y former comme entraîneur. Je suis français. J’ai toujours essayé de faire les choses dans les règles. Alors, oui, aujourd’hui, les reproches que l’on me fait me dérangent. »
« JE NE PENSE PAS À LA SANCTION »
« Quand j’en entends certains ici dirent que je ne peux pas entraîner alors qu’eux ont obtenu leur diplôme en trente jours, ça me fout les boules ! Parce que, moi, cela fait trois ans que j’y suis ! Il y a des envieux partout, contre-attaque Zidane. En Espagne et ailleurs. Celui qui a porté plainte a trouvé le moyen que l’on parle de lui sur mon dos. Beaucoup d’autres entraîneurs sont dans mon cas et personne ne dit rien. Le syndicat des entraîneurs espagnols le sait, et sa position signifie: “Si on pointe Zidane du doigt, il faudrait alors pointer tous les autres !” Je ne pense pas à la sanction, conclut l’ancien capitaine des Bleus. Je suis optimiste. Le club a tout fait et continuera de faire le maximum pour me défendre. On verra bien. Je n’ai aucun regret sur le fait d’avoir passé mes diplômes en France. Si c’était à refaire, je prendrais la même décision. C’est quand même hallucinant qu’il y ait aussi peu de monde pour me défendre et expliquer que je n’ai pas eu de passe-droit. Pourquoi vient-on me casser les pieds ? Je ne contourne pas la difficulté et certains en profitent pour me cracher dessus. C’est invraisemblable pour moi. »