EDF : La mutation de Rami
La rédaction

Adil Rami est passé en quelques années d’employé municipal à titulaire dans l’axe de la défense tricolore pour l’Euro 2012. Sur courant alternatif lors de ses débuts à Lille, le Valencian progresse dans tous les domaines. Et c’est lui qui le dit.

Dès sa prise de fonction, Laurent Blanc fait confiance à Mexès, accompagné de Rami. Le jeune défenseur, alors à Lille, séduit le sélectionneur par ses qualités physiques, mais aussi et surtout par sa capacité à assurer une première relance propre. Bon, on est loin, très loin de la classe que dégageait  Blanc à ce même poste il y a dix ans, mais c’est plutôt pas mal. L’intéressé se raconte, aujourd’hui, dans les colonnes de l’Equipe : « J’ai toujours été très technique. J’estime que, par rapport à d’autres défenseurs centraux européens, je suis pas mal avec mes pieds. Je n’ai pas honte de moi. Parce que, si vous attendez de moi que je mette des grands coups de tête et que je botte constamment en touche, bah non, ce n’est pas moi. Techniquement parlant, je n’ai aucun complexe à avoir. Bon, d’accord, on peut dire que j’ai raté un crochet... Mais franchement, d’entendre que je ne suis pas un joueur technique, c’est dur, et je trouve que ce n’est pas justifié. J’ai prouvé que j’avais du ballon ».

« Même le meilleur fait des bêtises » Entre la CFA de Fréjus qu’il côtoyait en 2006 et le très haut niveau auquel il goûte avec le FC Valence ou l’équipe de France, il y a un gouffre. Que Rami a comblé, au contact de grands techniciens. Ses sauts de concentrations, qui ont longtemps été un grand problème, semblent derrière lui : « Avec le coach Emery (entraîneur de Valence qui part cet été au Spartak Moscou) et le coach Blanc, j’ai fait beaucoup de vidéos pour apprendre. Aujourd’hui, je pense très sincèrement que je ne fais plus d’erreurs de concentration. Je fais des erreurs, mais des erreurs de défenseur, des erreurs normales. Je ne suis pas le meilleur défenseur du monde, et même le meilleur fait des bêtises. Quand ça plonge de tous les côtés, tu dois faire un choix, et parfois ce n’est pas le bon. J’estime que ce sont des erreurs de lecture, de jugement. J’ai gommé une grosse partie de ce défaut ». 

Bon, cet entretien a été réalisé avant l’Euro. Depuis le début de l’aventure, Rami refuse de s’exprimer à la presse. Oui, il a progressé dans de nombreux domaines, mais reste très perfectible dans un : savoir gérer la pression...