Raymond Domenech donne sa version des faits dans un livre qui va sortir dans les prochains jours. Elle est sensiblement différente de celle de l’Equipe. Son discours est aussi celui d’un homme qui a pris du recul sur l’évènement.
Dans un livre qui va paraître le mercredi 21 novembre, Raymond Domenech s’explique sur ce qu'il s’est passé à Knysna pendant la coupe du Monde 2010. On se souvient que les Bleus avaient effectué une grève et refusaient de sortir du bus pour s’entraîner. Le sélectionneur de l’équipe de France de l’époque avait été contraint de lire une lettre écrite par les joueurs. Le point de départ de toute cette affaire fut l’éviction de Nicolas Anelka après avoir peut-être proféré des insultes à Raymond Domenech. On se souvient que l’Equipe avait titré « Va te faire en…, sale f… de p… ». L’ancien sélectionneur donne sa vérité dans son livre intitulé Tout seul, dont l’AFP a livré quelques pages.
Voici la teneur du dialogue qui a lieu dans le vestiaire à la mi-temps de France-Mexique d'après Raymond Domenech :
Domenech : - « Je ne sais pas si je dois vous dire quoi que ce soit, puisque lorsqu'on décide de faire quelque chose, il ne se passe rien. J'avais demandé de la profondeur et toi Nico, sur le premier ballon, tu restes là, sans bouger. Va en profondeur, vas-y !
Anelka : - C'est ça, toujours moi...
- Oui, toujours toi. Parce que c'est toi qui décroches et qui ne va pas en profondeur
Il se tenait baissé, sur sa chaise.
« Mais si, j'y vais.
- Non.
- Si, j'ai essayé.
- Mais non! Ne dis pas ça! On est dix sur le banc à voir que tu n'y vas pas ! »
Il s'est remis à parler, mais à Ribéry, sans me regarder, comme si je n'étais pas là: « Il m'emmerde! C'est quoi, ça? Toujours moi ! »
Patrice Evra a alors essayé d'éteindre le feu qui couvait: « Ca va les gars, on se calme, il reste une mi-temps à jouer, on est bien...»
Mais Anelka ne s'est pas calmé et a lancé: « Enc..., t'as qu'à la faire tout seul ton équipe de m...! J'arrête, moi...» Je n'ai pas tout entendu. La fin de la phrase m'a échappé dans le brouhaha. Bizarrement, j'ai été moins choqué par l'insulte que par le tutoiement qui cassait une barrière, celle des fonctions, des âges, de la hiérarchie (...) Anelka avait tué le groupe.
Reste à savoir si Nicolas Anelka approuvera cette version des faits.
Par Arnaud Boisteau