Une defense beton
La rédaction

Carlos Queiroz, le sélectionneur portugais a bâti une équipe compacte, qui ne prend plus de buts depuis neuf mois en match officiel.

Ceux qui s'attendaient à voir un Portugal étincelant, illuminé par les arabesques de Cristiano Ronaldo, les dribbles de Simao ou les envolées de Danny en ont été pour leurs frais. Car même si l'attaque de la Selecçao das Quinas a été la plus performante du premier tour avec 7 réalisations (à égalité avec l'Argentine), c'est bien le secteur défensif lusitanien qui a fait forte impression lors de la phase de poule. Passe encore le fait que Jong Tae Se, le Rooney nord-coréen, n'ait pas fait trembler les filets d'Eduardo, mais on s'attendait à mieux de la part des Drogba, Gervinho, Kalou, Luis Fabiano ou Robinho croisés lors deux autres rencontres.

En trois matchs disputés, le Portugal a rendu trois clean sheet comme on dit en Angleterre. La maison Queiroz est bâtie sur de bases solides et cela ne date pas du mondial contrairement à ce que l'on pourrait croire.

La prise de conscience date de novembre 2008.« Le Mondial ? Seulement sans Queiroz »: titrait le Correio da Manha, premier tirage de la presse portugaise, après la leçon subie à Brasilia face au Brésil (6-2) en amical qui faisait suite à un départ plus que poussif (une victoire, deux nul, une défaite) en phase éliminatoire. Le premier à payer la note de cette débâcle fut le gardien de Benfica, Joaquim Manuel Sampaio Silva, dit Quim qui avait succédé à Ricardo sous les bois de la Selecçao. Queiroz procède également une refonte de la défense mais aussi d'un milieu de terrain trop joueur et pas assez musclé.

Invincibles depuis seize mois

La suite des évènements allait lui donner raison. Sans être particulièrement brillant, le Portugal obtenait sa qualification pour la Coupe du monde sud-africaine. En obtenant le nul (0-0) face au Brésil, le Portugal de Queiroz égalait sa meilleure série d'invincibilité, 19 matchs consécutifs sans défaite en seize mois. Et une défense de fer. Lors des treize derniers matchs, le Portugal n'a encaissé que quatre buts. Le dernier joueur a avoir trompé la vigilance portugaise en match officiel est le danois Niklas Bendtner, il y neuf mois. Une éternité.

Les hommes de ce renouveau ? Dans les buts, Eduardo do Reis, portier du Sporting Braga révélation de la Super Liga portugaise s'est imposé malgré des critiques récurrentes d'une partie de la presse qui lui reproche des faiblesses dans le jeu aérien. Mais qui oublie que « l'Animal » est doté de très bons réflexes sur sa ligne et qu'il est redoutable dans l'exercice des tirs au but.

Dans l'axe de la défense, Bruno Alves s'est imposé comme l'un des meilleurs centraux d'Europe, après avoir relégué en club comme en sélection l'ex-lillois Ricardo Costa dans le couloir. Dur sur l'homme, le défenseur du FC Porto ne devrait pas faire long feu chez les Dragoes à l'instar du benfiquiste Fabio Coentrao, révélation portugaise de ce Mondial à un poste inattendu d'arrière gauche. Milieu offensif gauche de formation, Fabio Coentrao a su saisir sa chance à un poste sinistré dans la sélection portugaise.

Faute de place derrière, Pepe replacé en vigie devant la défense apporte son impact physique et son sens du sacrifice. Il permet aux relayeurs que sont Tiago, Pedro Mendes et Raul Meireles et à son stratège Deco de se focaliser un peu plus sur la construction du jeu. Face aux Iniesta, Xavi, Villa et Torres ce ne sera pas de trop...