En 2006, alors que la LFP avait interdit le déplacement des supporters de l’OM au Parc des Princes pour un Classico face au PSG, le club phocéen avait décidé d’envoyer ses minots. José Anigo se confie en détail sur cette journée particulière…
Les faits remontent à dix ans maintenant, à l’occasion d’un Classico entre le PSG et l’OM qui restera gravé dans les mémoires. Dans sa chronique de la semaine sur France Football, l’ancien directeur sportif marseillais José Anigo revient sur le fameux Classico durant lequel l’OM avait envoyé ses minots afin de protester contre la LFP : « C’est d'abord pour un désaccord de places pour nos supporters au Parc que Pape Diouf monte au créneau contre le PSG, d'abord, puis la Ligue, ensuite, et qu’il s’avance jusqu’à atteindre un point de non-retour. L’objectif est alors de ne pas jouer mais, en interne, chez nous, cela devient impossible. Au téléphone, trois ou quatre jours avant le match, je lui soumets l’idée d’envoyer notre réserve. Il était soulagé et surtout fier de ne pas avoir reculé devant la Ligue. Et c’est comme ça que nous sommes partis, un peu inconscients, dans cette aventure », assure dans un premier temps l’ancien dirigeant de l’OM.
« Nous étions des kamikazes »
Alors que le PSG avait finalement concédé un pauvre 0-0 contre les jeunes de l’OM, le club marseillais avait fête l’événement : « Au départ, nous étions des kamikazes. Ensuite, nous étions devenus des hommes responsables et courageux. Dans le vestiaire, c’était la folie. Pendant trente minutes, c’étaient des chants, des rires, des pleurs pour certains gamins. Pareil à l’hôtel, où nous avons chanté avec tous nos jeunes, debouts sur une table, une douce folie jusqu'à très tard dans la nuit ou plutôt au petit matin. Et le retour à la gare Saint-Charles fut, lui, tout simplement magique. C’était comme si nous avions gagné une finale de Coupe. Des centaines de supporters étaient là, craquaient des fumigènes et chantaient. Voilà, pour moi, on aime le foot pour ce genre de moment. Et il n’y a que l’OM pour vous faire vivre ça (…) Alors, aujourd’hui, j’ai juste envie de leur dire merci ! Merci de nous avoir permis de vivre ce genre de situation exceptionnelle et surtout merci d’avoir porté les couleurs de ce club avec autant de fierté et de courage, d'avoir permis à tous ceux qui aiment l’OM de vivre un moment de grande folie », explique Anigo.