Materazzi est un super mec
La rédaction

Capitaine expérimenté du FC Sochaux, Jérémie Bréchet pose son regard sur son équipe, les jeunes, sa carrière ou encore son passage à l'Inter Milan...

Le bon début de Sochaux surprend. A l’intérieur du groupe également ?

Complètement, surtout après la préparation très moyenne que l’on avait fait autant par les résultats que par le contenu des matchs. On se demandait où on allait. Paradoxalement, cette préparation nous a mobilisés dès le début. Tout le monde tire dans le même sens. On fait tous les efforts nécessaires pour être meilleurs.

Boudebouz et Martin personnalisent les bons résultats de Sochaux. Jusqu’où peuvent-il aller ?

Loin. Ils ont des qualités différentes mais chacun de gros potentiels. Mais on a déjà vu des joueurs dans cette position qui n’ont pas exploité leurs qualités. Marvin est plus en avance en terme de maturité et de régularité mais Ryad a un talent tellement impressionnant que les deux sont capables de tout. Ces joueurs vont forcément avoir des offres. Ils ne resteront que s’ils trouvent leur compte à tous les niveaux. Ils sont ambitieux. Le club doit l’être. Je sais que c’est compliqué pour Sochaux d’être ambitieux car l’aspect financier a toujours pondéré les objectifs. J’espère qu’ils resteront encore au moins un an mais je ne fais pas trop d’illusions. Cela dépendra aussi de notre saison.

Les sentez-vous à l’écoute ?

Le fait d’être à Sochaux permet de garder les pieds sur terre. Nous sommes un petit club, cela incite à toujours à travailler et à en vouloir plus. Je ne pense pas qu’ils s’enflammeront. Si c’est le cas, cela se verra sur le terrain et on sera là pour les remettre dans le droit chemin mais il y a très peu de risques que cela arrive. Ils sont peut-être même trop respectueux. A un moment, le respect de l’ancien ou de la hiérarchie, ça doit être fini sur le terrain. Parfois, je peux leur reprocher de ne pas assez nous bousculer, de ne pas nous mettre un coup de pied au cul. Ils devraient être encore plus agressifs et en vouloir.

La convalescence de Charlie Davies est longue et difficile. Le reverra-t-on un jour en Ligue 1 ?

J’en suis sûr. Il faudra du temps car il part de tellement loin. On a tous espéré qu’il revienne vite car il a dépensé une telle énergie. C’est impressionnant ce qu’il fait, la rage avec laquelle il travaille. Il croit en lui. Il passe des paliers petit à petit. Mais sa convalescence est faite de moments de progression et de régression.

Avez-vous été déçu de l’attitude de Jacques Faty qui a cherché à faire endosser à Charlie Davies un excès de vitesse avant de se dénoncer ?

Franchement, qui n’a jamais fait d’erreurs ? Je trouve que la façon dont il a réglé le problème montre que c’est quelqu’un de digne. Il mérite le respect pour la façon dont il a reconnu sa faute par la suite.

Vous étiez parvenus à vous imposer au PSV Eindhoven. Pourtant, vous êtes rentrés à Sochaux. Ce choix a surpris…

Si ma famille s’était bien sentie aux Pays-Bas, je serais resté et, pourquoi pas, j’y aurais fini ma carrière. Le jeu m’y plaisait. Jouer la Coupe d’Europe et pour être champion, c’est différent que jouer pour se sauver. Le football, c’est ma passion et mon métier mais rien n’est plus important que ma famille. Mon ambition dans la vie, c’est d’être heureux. Si demain, on m’annonce que j’ai une malformation cardiaque, je me suicide ? Non. Si j’ai un jour à choisir entre ma famille et le football, ma décision est toute prise. (*)

C’est pourtant à Eindhoven que vous avez dit avoir rencontré l’entraîneur qui vous a le plus marqué…

J’ai beaucoup aimé Dwight Lodeweges (aujourd’hui entraîneur du NEC Nimègue). Il était l’adjoint d’Huub Stevens qu’il a remplacé en cours de saison. J’ai beaucoup appris en six mois. J’ai pris du plaisir à jouer avec lui. J’aimais son appréhension tactique du jeu et plus généralement du football. Je n’avais pas du tout cette perception avant ou alors je n’étais pas assez mature pour comprendre cet aspect tactique.

Vous avez également évolué au cours de votre carrière à l’Inter Milan où vous avez notamment côtoyé Marco Materazzi…

Ce n’est pas le même sur le terrain qu’en dehors. C’est un homme très proche de sa famille. Il est très croyant. Franchement, c’est un super mec. C’est un capitaine de vestiaire. Il me fait penser en France à Rémy Vercoutre dans la façon dont il motive ses coéquipiers. C’est un mec important dans le groupe. Ce n’est pas le meilleur du monde mais il a une capacité à se transcender qui en a fait l’un des meilleurs joueurs du monde pendant la Coupe du monde 2006.

(*) ERRATUM :

Une erreur de mise en page a donné un sens malencontreux à l'une des réponses de Jérémie Bréchet dans la version de l'interview parue dans notre hebdomadaire.

Le défenseur de Sochaux a ainsi déclaré : " Mon ambition dans la vie, c’est d’être heureux. Si demain, on m’annonce que j’ai une malformation cardiaque, je me suicide ? Non. Si j’ai un jour à choisir entre ma famille et le football, ma décision est toute prise." et non pas comme cela été malheureusement imprimé : " Mon ambition dans la vie, c’est d’être heureux. Si demain, on m’annonce que j’ai une malformation cardiaque, je me suicide. Si j’ai un jour à choisir entre ma famille et le football, ma décision est toute prise."

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