PSG : Ce cadre d'Emery dont on regrette déjà le futur départ...
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Arrivé au PSG en janvier 2012, Thiago Motta n'a quitté que très rarement le onze de départ du club de la capitale. Indispensable métronome du milieu de terrain, l'Italo-Brésilien de 34 ans a résisté aux changements d’entraîneurs et de systèmes, et reste aujourd'hui un cadre du club. Une situation qui pousse tout de même à certaines interrogations alors que son départ se profile.

Certains l'envoient à la retraite, d'autres veulent déjà qu'il intègre le staff d'Unai Emery ou embrasse une carrière d'entraîneur, mais Thiago Motta continue à jouer et à bien jouer. A 34 ans, l'Italo-Brésilien vit très certainement sa dernière année au Paris Saint-Germain et on commencerait presque à le regretter. A l'image de sa prestation contre Arsenal (2-2), dans un poste auquel il n'est plus habitué de jouer, l'ancien joueur de l'Inter Milan se rend indispensable dans l'entrejeu parisien et répond toujours présent dans les grands matches. Et ce n'est pas nouveau.

Cadre un jour, cadre toujours

Si la statistique répertoriant la passe amenant la passe décisive existait, Thiago Motta serait tout en haut de ce classement tant il a la capacité de trouver la brèche dans les défenses adverses armé de ses passes laser. C'est d'ailleurs comme cela que le PSG a ouvert le score contre Arsenal. C'est lui qui envoie en profondeur Blaise Matuidi qui centre pour Edinson Cavani. Une action qui n'est pas sans rappeler le huitième de finale retour de Ligue des Champions la saison contre Chelsea dernière lorsqu'il trouve magnifiquement Angel Di Maria qui n'avait plus qu'à servir Zlatan Ibrahimovic sur un plateau. Véritable plaque tournante du PSG version Laurent Blanc, Thiago Motta l'est toujours avec Unai Emery, et pourtant rien ne laissait le présager en début de saison.

Motta bonifie Verratti

En effet, si le 4-3-3 de l'ancien sélectionneur des Bleus était fait pour lui, le 4-2-3-1 d'Unai Emery semblait bien moins adapté. Mais force est de constater que Thiago Motta est indispensable. Peu utilisé en début de saison, avec en point d'orgue une prestation calamiteuse à Toulouse, l'Italien s'est naturellement imposé par la suite. Sa qualité de relance, son expérience, sa science du jeu (ou plutôt sa roublardise), en font un membre clé du PSG, poussant même Unai Emery à revoir ses plans pour remettre en place le milieu à trois qui a longtemps fait la force du club de la capitale. Et grand bien lui a pris. Contre Bordeaux, l'Italo-Brésilien a touché 163 ballons (!), record absolu des cinq grands championnats. Mais surtout, Motta bonifie Marco Verratti. La relation, presque patriarcale, entre les deux Italiens sautent aux yeux, et le Petit Hibou n'est pas le même lorsqu'il est privé de son compatriote avec lequel il se fait un malin plaisir à redoubler les passes courtes pour passer le premier rideau adverse.

Une importance révélatrice d'un manque ?

Toutefois, un petit bémol peut être évoqué pour ce règne sur le poste de sentinelle : le manque de concurrence. Et bien évidemment, le premier visé est Grzegorz Krychowiak. Recruté pour une somme avoisinant les 34M€ l'été dernier, le Polonais ne tient pas la comparaison face à Thiago Motta dans ce rôle indispensable de rampe de lancement devant la défense. Ce n'est pas sa prestation contre Arsenal qui viendra troubler la hiérarchie. Et si l’émergence d'Adrien Rabiot redistribue les cartes dans l'entrejeu, c'est surtout Blaise Matuidi qui est mis en danger. Un problème qui pourrait rapidement prendre une plus grande ampleur puisque le contrat de Thiago Motta prend fin en juin prochain et, cette fois-ci, il ne devrait pas prolonger. Et Si Unai Emery compte s'appuyer sur le long terme sur ce 4-3-3, il faudra rapidement se pencher sur le dossier de la succession de l'ancien joueur du Barça tant ce genre de profil se fait rare sur le marché. En attendant, continuons à profiter de ce pur produit de la formation catalane dont le sang blaugrana coule dans les veines. Et c'est rarement une mauvaise chose.

@Arthur_Montagne

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