EXCLU - Mercato - Rennes : Alessandrini, la vérité
La rédaction

Qu’est-ce qui a poussé Romain Alessandrini, un joueur dont on a souvent loué la mentalité, à sortir de ses gonds à la fin du mercato estival ? Dans son édition actuellement en kiosque, Le 10 Sport a enquêté dans les coulisses du Stade Rennais.

Romain Alessandrini, dont la mentalité a toujours été louée est-il vraiment coupable dans l’incompréhension qui entoure aujourd’hui sa situation à Rennes, et notamment sa sortie médiatique contre son club à la fin du mercato estival, faisant suite à un désaccord financier sur la réévaluation de son contrat (1) ? Pourquoi le jeune ailier Rennais, loué pour sa mentalité irréprochable et dont les six premiers mois exceptionnels l’an dernier avaient lancé au top niveau hexagonal, a-t-il tenu ces propos virulents ? Est-il vraiment fautif ? Le 10 Sport a enquêté dans les coulisses rennaises pour obtenir une réponse précise à cette question. Et l’affaire ne serait pas aussi simple qu’il n’y paraît…

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EN AÔUT, LES DEUX PARTIES S’ENTENDENT SUR UN SALAIRE PRECIS

Le club breton, par l’intermédiaire du président Frédéric de Saint-Sernin affirme depuis le début qu’il a respecté ses engagements en proposant une offre de contrat avec un salaire réévalué à Alessandrini. De Saint-Sernin l’a encore répété sur RMC la semaine dernière : « Ce qui est important c’est que le joueur retrouve ses capacités. Il est très performant à l’entraînement. Il n’a pas eu besoin de resigner, il est là pour trois ans. Je lui ai fait une proposition que j’estimais bonne mais il n’a pas répondu positivement. Il n’y aura pas de nouveau contrat. C’était une très belle offre je le répète. » Mais si l’on en remonte le fil, l’histoire semble bien différente… Dans les couloirs du club breton, où tout le monde n’a pas forcément adhéré à la volonté de la famille Pinault, actionnaire majoritaire, de retenir le joueur à tout prix, certains se souviennent en effet qu’il y eut plusieurs réunions cet été entre le clan Alessandrini et les dirigeants rennais, au moment où l’OM faisait le forcing pour tenter de le faire venir, et qu’au cours de ces réunions, la direction du Stade Rennais aurait clairement promis au joueur qu’il serait réévalué à un salaire précis et chiffré, qui aurait été acté entre les deux parties.

RENNES S’ENGAGE… ORALEMENT

L’objectif était alors de placer Alessandrini au niveau des trois plus gros salaires du club, afin de lui témoigner de la place essentielle qu’il prenait dans le projet et de lui faire accepter le refus de le laisser partir à Marseille. A la demande des agents d’Alessandrini d’obtenir une garantie par écrit, les dirigeants bretons auraient alors répondu que ce n’était pas nécessaire et qu’ils s’engageaient moralement à faire l’offre de contrat au niveau de salaire convenu une fois le mercato terminé.

Seulement, à en croire les indiscrétions qui remontent aujourd’hui dans les couloirs de la Piverdière, l’offre de contrat transmise finalement à Alessandrini début septembre était très loin des tarifs promis en août. Rien n’a filtré avec certitude, mais l’on évoque un contrat inférieur de plus ou moins 40%. Joint au téléphone en début de semaine, l’agent d’Alessandrini, Yvan Lemée, a refusé de commenter : « Tout a déjà été dit sur le sujet. Romain et moi nous sommes déjà exprimés, il n’y a rien à ajouter ».

À l’heure où il retrouve les terrains après sa longue blessure, Romain Alessandrini aura l’opportunité de s’exprimer à nouveau balle au pied. Le meilleur moyen, désormais, de rappeler à ses dirigeants les engagements qu’ils avaient pris au mois d’août...

A.H. et A.B.

(1) « Le club m’avait dit qu’il allait revoir mes conditions pour me faire un peu oublier ce départ raté à l’OM. On m’avait demandé d’être patient, d’attendre la fin du mercato. Et quand j’ai vu les dirigeants, ce n’était plus du tout ce qui avait été promis (…) En fait, ils (les dirigeants rennais, ndlr) m’ont baladé pendant trois mois. Je ressens une vraie cassure. Je m’expliquerai avec les supporters si c’est nécessaire. Je n’ai manqué de respect à personne. Mais, au club, ils me prennent vraiment pour un c… »

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