Roland-Garros : les 3 clés de la défaite de Tsonga
La rédaction

Novak Djokovic a d’abord poussé la porte du Central, s’est essuyé les pieds sur Jo-Wilfried Tsonga avant de se faire piétiner à son tour et finalement s’en relever (6/1 5/7 5/7 7/6 6/1). Retour en 3 points sur un match dantesque. 

Tsonga a su mixer son tennis… mais pas assez
La grosse brute s’est subitement transformée en petit félin malin. Tombé sur un mur pendant 1 set et demi, Tsonga joue à plat des deux côtés et s’en prend plein la tête… à 3 mètres de sa ligne de fond. L’option de mixer son tennis est alors activée pour qu’il entre « in the zone ». Trajectoires arrondies, volées amorties rétro au filet et, surtout, diagonales de revers à foison. Tsonga vient chercher « Nole » là où il s’y attend le moins : son coup fort. Le problème, c’est qu’en face, le Serbe a l’expérience de ces grands rendez-vous. Les situations mal embarquées, il sait les retourner à la force du poignet.

Tsonga a réveillé le public… mais pas assez
Au foot, on appelle ça le 12e homme. Le public du Central a joué pleinement son rôle… après une demi-heure de jeu. Groggy et incrédule devant le niveau de jeu de Djokovic, il n’a jamais aussi bien porté son nom de spectateur. Il s’est réveillé pour une première salve nourrie au debreak de Jo, à 4/4 du deuxième set. Une Ola a été entamée et a bouclé deux petits tours. Léger mais (presque) salvateur. L’assistance comprend alors qu’il est plus utile de stimuler Jo dans ses temps forts que dans les faibles. Il s’est transcendé… un temps mais la grisaille qui a envahi Paris a eu raison de la passion du public, qui s’est effritée à la fin du 4e set. C’est là qu’elle aurait dû être la plus forte.

Tsonga a la caisse… mais pas assez de mental
Une caisse physique, ça se travaille. Demandez à Djokovic, incapable de tenir plus d’un set à ses débuts. Tsonga sait désormais y faire. La saison dernière, son entourage nous a expliqué que le joueur avait axé sa préparation pour Roland-Garros mais n’avait récolté les lauriers de ses efforts à… Wimbledon ! Cette année, le n°5 mondial a décidé d’avancer dans le temps cette même période afin de cadrer parfaitement avec Roland. Résultat, physiquement, il n’a jamais connu de coup de pompe. Plus le match avance, plus le Serbe semblait décliner mais il a su serrer le jeu dans le money time, là où les nerfs de Jo se sont tendus. La colère d’avoir raté ces 4 balles de match s’étant emparée de lui, Djokovic n’avait plus qu’à venir le cueillir. Saoulé de coups, il a montré un mental de n°1 mondial. La différence, elle est là.