La black-list qui terrorise Gaël Monfils
La rédaction

Blessé à la rotule, Gaël Monfils pourrait mettre un terme prématuré à sa carrière. Le Parisien de 26 ans, qui veut toujours y croire, rejoindrait alors une bien triste liste de talents trahis par leur corps ou leur mental.


Mario Ancic : retraite à 26 ans
Le Croate, au jeu très offensif et l’un des rares joueurs ayant donné une leçon à Roger Federer à Wimbledon a quitté les courts à seulement 26 ans. A l’origine : une vilaine mononucléose contractée entre 2007 et 2008. S’en sont suivis des bobos en cascade (genou, dos) et un manque clair de volonté de poursuivre le tennis. La raison est simple : une carrière d’avocat lui tend les bras et il l’a, depuis, pleinement embrassé.

Magnus Norman : retraite à 27 ans
Magnus Norman a eu trois carrières bien distinctes. Lors de la première, il n’a pas brillé. Lors de la seconde, il a été n°2 mondial et finaliste malheureux de Roland-Garros 2000. Et, enfin, la dernière, aussi frustrante que pathétique. Opéré à la hanche et à un genou, l'ancien compagnon de Martina Hingis ne retrouvera jamais le jeu de jambes adéquat et jettera l’éponge à seulement 27 ans. Il s’était reconverti avec brio en devenant l’entraîneur de Robin Söderling mais ce dernier est arrêté depuis plus d’un an à cause d’une mononucléose.

Nicolas Escudé : retraite à 28 ans
Nicolas Escudé, sans doute le tennisman français avec le jeu le plus offensif, a dû stopper sa carrière à 28 piges. Motif : une épaule qui déraille. Adepte du service-volée, le « Scud » se savait obligé d’opérer un changement fondamental de jeu pour survivre sur le circuit mais ne s’y est jamais résolu. Un grand gâchis. Cet ancien 17e joueur mondial deviendra néanmoins un capitaine de Fed Cup honnête mais échouera à prendre la suite de Guy Forget à la tête de l’équipe de France de Coupe Davis, malgré sa candidature. 

Joachim Johansson : retraité intérimaire
C’est un cas à part qui pourrait donner le sourire à Gaël Monfils, celui d’un joueur mâché par les blessures qui a réussi à faire son come-back au haut niveau. Le plus intéressant, dans l’histoire, c’est que Joachim Johansson a le même type de gabarit que lui (mais n’a pas sa rotule fissurée)… A 18 ans, le Suédois démarre une carrière à laquelle il mettra un terme huit ans plus tard. Entre temps, il fut tout de même finaliste de l’US Open 2004 avant de devenir 9e mondial (2005). Il est revenu sur la pointe des pieds il y a seulement quelques mois… sur le circuit parallèle. A ce niveau de déchéance, c’est déjà une victoire.

Gaston Gaudio : 30 ans
Si l’Argentin a annoncé officiellement sa retraite à 33 ans, à l’été 2001, les observateurs savent bien que celle-ci était déjà bouclée au moins deux ans auparavant. Le vainqueur de Roland-Garros 2004, au terme d’une finale épique contre Guillermo Coria, qui n’a d’ailleurs jamais plus percé ensuite, a été trahi par… son mental. Pas de blessure physique, juste dans la tête. Bouffé par les exigences du haut niveau, le plus beau revers sud-américain à une main flirta régulièrement avec la place de 1000e mondial et perdit son tennis. Il craqua, déprima et s’en ira en laissant toutefois une image de jusqu’au-boutiste.