Les JO 2012 pour les nuls : les médailles françaises
La rédaction

Depuis une semaine, les JO de Londres trustent les télévisions du monde entier. Impossible de couper à l’évènement tant les moyens mis en œuvre pour sa couverture impressionnent. Néanmoins, si certains d’entres vous ont préféré les mojitos au soleil ou opté pour les nuits de fêtes berlinoises, le 10 sport, fidèle au poste, vous offre une session de rattrapage avec le bilan des médaillés français. Revue d’effectif des « breloqués ».

La ruée vers l’Or
Tandis que les escrimeurs français tirent la gueule avec un 0 pointé, d’autres nagent en plein bonheur. Camille Muffat, Yannick Agnel, Florent Manaudou et les membres du relais 4x100m ont rapporté à la France son plus gros contingent de précieuses médailles. Dans la piscine de l’Aquatic Center, ce sont donc 4 titres que sont venus arracher les nageurs français.
Première en action, Camille Muffat a écrasé le 400m nage libre et obtenu la première médaille d’or de la délégation nationale. Avec en prime, le record olympique de la distance (4min01'45). Le surlendemain, elle plonge une nouvelle fois dans les bassins pour la finale du 200m. Mais la fatigue (et sans doute la fête) ne lui permettent d’accrocher « que » la seconde place derrière Allison Schmitt… deuxième lors du 400m. Un partout, la balle au centre.

Il en est un qui était venu pour tout gagner. Yannick Agnel restera comme LE français de la première semaine. Avec le relais (Leveaux, Gillot, Lefert, Agnel), il réalise un dernier passage de folie et humilie Ryan Lochte. Les Français s’offrent le titre, un record de France (7min02’77), et relèguent les stars Américaines au second plan. De bon augure. Le lendemain, il pulvérise le record de France du 200m nage libre (1min43’14) et devance toutes les pointures de la discipline (Park, Biedermann et ce pauvre Lochte). Deux titres pour une première olympiade et Agnel est propulsé superstar médiatique. Eprouvé, le nageur de Nice ne prendra que la 2e place avec le relais 4x200m (Leveaux, Mallet, Lefert, Agnel) derrière des Américains revanchards et la 4e sur le 100m. Peu importe, Agnel a réussi ses Jeux.

Au rang des surprises, Florent Manaudou remporte la compétition. Le frère de Laure, annoncé comme simple valoir de César Cielo (invaincu depuis 4ans) ou Cullen Jones en finale, réalise un départ fantastique pour ne jamais lâcher la tête du 50m nage libre. Une fois la course terminée, Laure Manaudou, l’ancienne championne olympique, se rue sur le roi du sprint. Seul moment de joie pour celle qui est passée à coté de ses Jeux.

Outre les succès des nageurs, les bassins anglais ont également réussi aux sportifs français. Tony Estanguet a remporté son troisième titre olympique, un record, en canoë lors de l’épreuve de slalom. Une ultime récompense pour celui qui avait échoué à Pékin et qui devrait se retirer sur cette belle victoire. Son pendant chez les femmes, Emilie Fer, a créé la surprise en devançant toutes les favorites lors de la même épreuve. Un doublé historique. Historique comme le palmarès de Teddy Riner. Annoncé comme le grandissime favori des + de100kg, le judoka n’a pas tremblé. Malgré la pression qui l’entourait, Riner a maîtrisé le tournoi olympique face à des adversaires qui ont avant tout cherché à ne pas tomber. Surtout, il accroche à son palmarès le seul titre qui lui manquait. En moins de 70kg et chez les femmes, Lucie Decosse a confirmé qu’elle était sans aucun doute l’une des plus grandes judokas de tout les temps. Elle s’impose face à la vigoureuse Kerstin Thiele en finale et rentre à jamais dans l’histoire aux cotés de Cécile Nowak, Marie Claire Restoux, Catherine Fleury ou encore Séverine Vandenhende.

Total : 8 médailles d’or

La couleur de l’Argent
Comme évoqué ci-dessus, un athlète a remporté une médaille d’argent en plus de son titre : Yannick Agnel. Outre le cador de la natation française, d’autres sont restés à une marche de la consécration. C’est le cas de Céline Goberville, la première à avoir ramené une médaille au camp français dans l’épreuve de tir à 10m. Dans une discipline méconnue, elle a réussi à attirer l’attention en débloquant le compteur bleu. Le métal aurait même pu être plus précieux si elle n’avait pas manqué son dernier tir… Pas de regret en revanche pour Mahiedine Mekhissi, auteur d’un beau 3000m steeple, mais surclassé dans le dernier tour par le Kenyan Ezekiel Kemboi. Argenté comme à Pékin, le Français a semblé savourer cette médaille acquise de haute lutte et l’a partagée avec le vainqueur au cours d’une étreinte qui restera l’une des images de ces Jeux.

Tour de piste encore mais en vélo cette fois avec les cylclistes qui, à défaut de titre, ont décroché deux secondes places. La première est l’œuvre de la vitesse par équipe (Baugé, d’Almeida, Sireau), dominée par des locaux qui ont manqué de fair-play en tombant sciemment lors du premier tour de qualification après un départ raté. Des rancœurs certes, mais pas de regrets au niveau chronométrique puisque les Anglais ont battu le record du monde lors de cette finale. En individuel, Bryan Coquard a glané une médaille dans l’épreuve d’Omnium à la surprise générale, devancé de seulement 2 points par le Danois Hansen. Les cyclistes d’intérieur attendront sans doute Grégory Baugé pour une victoire. Deux duos se sont emparés de l’argent. Le premier en aviron, dans l’épreuve du deux de pointe avec Germain Chardin et Dorian Mortelette qui ont terminé derrière les favoris néo-zélandais. Auteur d’un parcours individuel moyen, Jo Wilfried Tsonga s’est rattrapé en double avec son camarade Mickaël Llodra. Au terme d’un match épique en demie contre la paire Lopez-Ferrer (6-3, 4-6, 18-16 en 4h et 26 min de jeu), les nouveaux garants de la danse des pouces se sont heurtés en finale aux fusionnels frères Bryan (6-4 7-6), tombeurs en demi-finale de l’autre couple français, Gasquet Benneteau.

Total : 8 médailles d’argent

Les Bronzés
Eliminés par les futurs champions olympiques, Richard Gasquet et Julien Benneteau avaient donc l’occasion de décrocher le bronze face à … Lopez et Ferrer. Le match France - Espagne a une nouvelle fois tourné à l’avantage des tricolores (7-6, 6-2) qui se sont offerts une médaille en double alors que leurs carrières individuelles respectives patinent. Une belle récompense.
Mais le bronze français doit beaucoup aux tatamis. Pas moins de 5 médailles de ce métal pour les judokas qui arrivaient dans la compétition avec des ambitions diverses. Si les performances d’Ugo Legrand (-73kg), Priscilla Gneto (-52kg) et Automne Pavia (-57kg) sont pleines de promesses, celles de Gevrise Emane (-63kg), qui disputait sans doute ses derniers Jeux, et Audrey Tcheumeo (-78kg) constituent des déceptions. Cette dernière, en larmes même après son combat victorieux pour la 3e place, oscillait d’ailleurs entre tristesse et désarroi. Un désarroi que n’ont pas partagé les nageuses du relais 4x200m nage libre (Muffat, Bonnet, Etienne, Balmy) en se hissant sur la troisième marche du podium derrière les intouchables Américaines et Australiennes. Grâce à une stratégie audacieuse (Muffat en première relayeuse), l’équipe de France a réussi un joli coup sur l’épreuve. Loin d'être abattue, Delphine Reau s’est paré de bronze lors de l’épreuve de trap (tir), 12 après sa médaille d’argent à Sydney. Last but not least, Jonathan Lobert, qui au prix d’un finish incroyable, s’est offert la troisième place en finn (voile). Une dernière breloque pour une équipe de France qui a le vent en poupe et occupe la 5e place du tableau des médailles.

Total : 9 médailles de bronze

Total des médailles françaises : 25

Par Raphael Gaftarnik